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Bild, le populaire européen le plus vendu

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Le modèle tabloïd des débuts

 

Le Bild s’inspire directement du tabloïd anglais Daily Mirror. Pour se faire un nom, le journal débute avec quatre pages seulement et une distribution gratuite à la criée dans la rue. Son contenu s’assimile à celui d’un célèbre journal anglo-américain avec horoscopes, histoires cocasses et… des photos. D’où son nom. Il lui arrivait de publier seulement une image et une photo.

 

L’influence des rédacteurs en chef

 

L’influence du rédacteur en chef Rudolf Michael est incontestable. Le texte devient un élément important de la mise en page. Le contenu se diversifie. Le journal traite au début particulièrement des faits divers, mais la politique apparaît au fur et à mesure comme un sujet de prédilection. C’est sous la direction de Karl Heinz Hagen, de 1960 à 1962, que le titre défend une ligne purement anticommuniste et s’oppose au pacte de Varsovie. Peter Boenisch reprend la direction et jusqu’en 1971 renverse la tendance entre le choix des thèmes publiés. Le quotidien finit par trouver un équilibre entre le scandaleux et le sérieux.

 

Tourmente à la rédaction

 

À la suite de l’assassinat d’un leader étudiant, Rudi Dutschke, par un lecteur du Bild, des étudiants s’en prennent aux locaux de la rédaction. Dès lors, le journal devient l’incarnation de la droite conservatrice.

En 1977, Gunter Wallraff, vrai espion et faux journaliste, est recruté par le Bild. Il dévoilera à la presse entière les coulisses de la rédaction où l’information est souvent manipulée et déformée.

Dès la fin de la guerre froide, le journal s’émancipe de la tutelle politique. Mais si son contenu se diversifie par le lancement de magazines pratiques et de nouvelles rubriques, le retour à la normale économique est difficile : les ventes ont brutalement chuté d’un million d’exemplaires.

 

Axel Springer, magnat de la presse

 

Axel Springer voulait à l’origine créer, avec le Bild, un journal pour tous, rapide à lire. Mais dès les débuts du titre, le propriétaire d’un des groupes médiatiques les plus réputés d’Allemagne impose quatre principes censés guider la ligne éditoriale : défense de l’unité allemande, soutien de la réconciliation après le drame de la Shoah, rejet de l’extrémisme politique, défense de l’économie de marché.

Springer s’est profondément opposé à la division de Berlin. Il a eu le culot d’installer le siège de la rédaction au pied du mur lors de son édification, dans une tour entourée de slogans anticommunistes !

Il ne s’arrête pas là et se construit un véritable empire médiatique en rachetant d’autres organes de presse à la ligne éditoriale proche de celle qu’il veut défendre. Il meurt à Berlin Ouest en 1985 et ne sera pas témoin de la réunification qu’il avait tant désirée. Il laisse derrière lui l’une des plus grandes maisons d’éditions d’Allemagne, qui possède aujourd’hui 180 journaux et magazines et touche près de 23,7 % du lectorat.

 

En bref

 

Pays : Allemagne

Périodicité : quotidien

Genre : généraliste

Diffusion : 3 599 652 millions exemplaires

Rédacteur en chef : Kai Diekmann

Site web : http://www.bild.de/

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