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Charlie-Hebdo, satire, censure et provoc

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Hara-Kiri, les débuts

 

Georges Bernier et François Cavanna fondent en 1960 le mensuel Hara-Kiri autour d’une équipe qui va s’étoffer à la mesure de son succès. Le titre est néanmoins interdit de publication entre 1961 et 1966, et perd quelques plumes de poids. Le journal évolue avec la volonté de le transformer en hebdomadaire en 1969. En février, le premier numéro de Hara-Kiri-Hebdo est lancé.

 

La censure et la provocation, le quotidien de l’hebdo

 

Le ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin interdit le journal après une blague de mauvais goût sur la mort du général De Gaulle (Bal tragique à Colombey – un mort). Pour contourner la censure, le Hara-Kiri se fait hara-kiri et devient Charlie Hebdo. Il appelle à l’abstention pour l’élection présidentielle de 1974, fier de sa provocation.

 

Mort de Charlie-Hebdo, premier du nom

 

Faute de lecteurs en nombre suffisant, le titre s’interrompt en 1981. Sans revenus publicitaires ni abonnés, seules des ventes massives sont en mesure de garantir l’existence d’un magazine satirique. Charlie ne rencontre pas Hara.

 

La renaissance

 

Philippe Val, Gébé et Cabu apportent le capital financier nécessaire à la fondation de leur propre hebdomadaire en juillet 1992. La notoriété de l’historique Charlie Hebdo lui est favorable, et le relancement s’inscrit directement dans la prolongation de l’ancienne parution. Philippe Val engage une ligne éditoriale contestataire proche de l’extrême gauche. La stabilité du journal est cependant malmenée à mesure que les licenciements et démissions se succèdent dans les années 1990 et 2000.

 

Multiplication des polémiques

 

Le plus célèbre des « scandales » restera celui des caricatures de Mahomet. La semaine du 8 février 2006, le magazine décide de publier la série des caricatures de Mahomet d’un journal danois, Jyllands-Posten. Le Conseil français du culte musulman demande l’interdiction du numéro. Le président de la République, Jacques Chirac, condamne ce qu’il a appelé des « provocations manifestes ». Le 1er mars 2006, en réaction, « le Manifeste des douze : ensemble contre le nouveau totalitarisme » en appelle à la lutte contre l’islamisme, assimilé à un nouveau totalitarisme religieux qui met en danger la démocratie et les libertés fondamentales. Le 15 mars 2006, un mois après la polémique, le ministère de la Culture reconnaît que la rédaction et les dessinateurs de Charlie Hebdo ont agi en tant qu’« acteurs de la liberté ». Pourtant, un an plus tard, l’affaire ressurgit alors que deux nouvelles caricatures sont publiées sous le titre : « C’est dur d’être aimé par des cons ». La Grande Mosquée de Paris et l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) portent plainte. Le procureur de la République obtient gain de cause, après avoir requis une relaxe dans l’affaire.

En 2008, éclate l’« affaire Siné », du nom du dessinateur qui a ironisé sur les fiançailles de Jean Sarkozy avec une héritière d’un des fondateurs du groupe Darty, de confession juive. L’affaire se termine par le renvoi du dessinateur qui lancera son propre hebdomadaire concurrent, Siné-Hebdo à l’automne de l’année 2008.

 

Le départ de Philippe Val

 

Une nouvelle ère s’ouvre lorsqu’en mai 2009 Philippe Val, l’un des fondateurs de la deuxième édition du titre, quitte la rédaction. Le journal s’ouvre à l’investigation jusque-là délaissée. Philippe Val est nommé directeur de France Inter. La polémique renaît quand il licencie Stéphane Guillon, « satiriste » de la tranche matinale…

 

Bibliographie

 

Même pas drôle, Philippe Val, de Charlie Hebdo à Sarkozy, Sébastien Fontenelle, Libertalia, 2009 : les années de Philippe Val à la tête du célèbre magazine jusqu’à sa nomination à la direction de France Inter. Où il est question de réalignements idéologiques…

Bête, méchant et hebdomadaire : une histoire de Charlie Hebdo (1969-1982), Stéphane Mazurier, Buchet Chastel, 2009 : le choc de l’apparition du quotidien dans le paysage médiatique français, sa rédaction atypique, ses patrons pas comme les autres. Mazurier analyse le regard porté par le journal sur les événements qui ont fait l’actualité de ces années 1970. C’est le combat d’une poignée de journalistes, d’auteurs en lutte contre la censure et le conformisme, et en faveur de la liberté du rire.

 

En bref

 

Pays : France

Périodicité : hebdomadaire

Genre : presse satirique

Diffusion : 48 000 exemplaires

Adresse : 44 rue de Turbigo 75003 Paris

Tel : 01 44 61 96 10

Directeur de publication : Charb

Directeur de la rédaction : Riss

Directeur en chef : Gérard Biard

Site web : http://www.charliehebdo.fr/

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