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Dette grecque : accord de principe pour la suite du versement de l’aide

Les bailleurs de fonds de la Grèce – zone euro et FMI – ont donné, vendredi 3 juin, leur feu vert au versement de la cinquième tranche du prêt consenti au pays. Une somme qui lui permettra d’éviter la banqueroute ou la sortie de l’union monétaire.

 

À la suite de nouvelles mesures d’économies budgétaires et de privatisations, annoncées par le gouvernement grec, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro – l’Eurogroupe –, Jean-Claude Juncker, a dit s’attendre à ce « qu’un financement supplémentaire soit accordé à la Grèce, en échange de conditions strictes ».

Ces fonds, dont le montant n’a pas été précisé, viendront s’ajouter aux 110 milliards d’euros de prêts déjà promis en 2010 sur trois ans au pays englué dans la crise à cause d’une dette énorme. Le chiffre de 60 milliards d’euros d’aide supplémentaire a été évoqué à plusieurs reprises. Et la presse grecque a affirmé vendredi qu’un accord de principe avait été scellé en ce sens pour couvrir les besoins du pays jusqu’en 2014.

L’annonce faite à Luxembourg par M. Juncker, à l’issue d’un entretien avec le premier ministre grec, Georges Papandréou, est de nature à rassurer les marchés financiers. Ils s’inquiétaient d’un risque de faillite du pays, toujours dans l’incapacité d’emprunter seul en raison des taux d’intérêts très élevés qui sont exigés.

 

Participation des banques privées

 

« Les marchés restent sceptiques, et c’est pourquoi nous discutons maintenant d’un soutien financier supplémentaire », s’est justifié M. Papandréou. M. Juncker a toutefois annoncé qu’il faudrait que les banques privées qui détiennent de la dette publique grecque participent à l’effort, sur une base volontaire, pour pouvoir débloquer de nouveaux prêts.

Cette condition a notamment été posée par l’Allemagne, en dépit de fortes réticences de la Banque centrale européenne, qui redoute d’effrayer les marchés financiers et de provoquer une crise de défiance.

Selon des sources diplomatiques, l’option la plus vraisemblable est qu’il soit demandé aux banques de renouveler leurs prêts à la Grèce lorsque ceux qu’elles lui ont déjà octroyés arriveront à échéance (un mécanisme appelé rollover dans le jargon financier).

Le président de l’Eurogroupe s’est dit persuadé qu’avec le nouveau coup de pouce financier, « il n’y aura pas de sortie de la Grèce de la zone euro » et « il n’y aura pas de défaut » du pays sur le paiement de sa dette.

 

12 milliards dès juillet

 

En attendant une aide supplémentaire, Athènes a obtenu vendredi un bol d’air frais immédiat : l’Union européenne et le FMI ont donné leur feu vert conditionnel au versement début juillet à la Grèce d’une nouvelle tranche de prêts sur l’enveloppe de 110 milliards d’euros décidée il y a un an. Cette tranche s’élève à 12 milliards d’euros.

En contrepartie, le gouvernement socialiste grec va renforcer encore l’austérité et accélérer les privatisations pour réduire le déficit. Il prévoit 6,4 milliards d’euros d’économies supplémentaires en 2011 et 22 milliards d’ici à 2015. Le plan se heurte cependant à la grogne sociale et une grève générale est déjà annoncée pour le 15 juin.

 

« Assistance technique »

 

La tutelle internationale sur le gouvernement grec va aussi être renforcée, afin de s’assurer que le pays remplisse ses obligations. Il a été décidé de créer une « agence professionnelle dirigée de manière indépendante » du gouvernement pour mener les privatisations, ont annoncé l’UE et le FMI dans un communiqué. En outre, ils comptent apporter une « assistance technique » à la Grèce pour la pousser à réformer son économie, avec des mécanismes de surveillance.

Le commissaire européen aux Affaires économiques et Monétaires, Olli Rehn, a justifié ces mesures en soulignant qu’elles étaient également « cruciales […] pour assurer la stabilité financière et la reprise économique en Europe ».

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