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Europe 1, en quête de l’audience perdue

Des débuts étrangers


Charles Michelson, fondateur d’une société Image et Son en 1945, cherche à créer, à partir de la principauté de Monaco, un réseau de stations de télévisions et de radios privées en France. Son projet se développe plus au nord lorsqu’en 1952 lui est concédé le monopole de la télévision et radiodiffusion dans la Sarre, à l’est du Luxembourg. C’est à ce moment-là qu’il décide de fonder, aux côtés de Télé-Sarre, une radio en association avec Louis Merlin, transfuge de Radio Luxembourg. Son objectif est alors d’échapper au monopole français de radiodiffusion. Le 3 avril 1955, la radio émet correctement sur les grandes ondes.


La radio de l’ère du temps


Le style de la radio est influencé par l’innovation technologique. L’invention du transistor, d’un magnétophone portable et du disque à microsillon révolutionne le fonctionnement de la station. Sous l’influence de Maurice Siegel, premier directeur de l’information, le rôle de l’information devient primordial. Le caractère de la station est dès lors défini autour des pôles musique-info.


Europe n° 1, la contestataire épurée


Aux cours des événements de mai 1968, la radio gagne le surnom de « Radio Barricades » au nom de la coloration apparemment favorable aux manifestants que reflète la station. Les autorités haussent le ton : les reportages seraient un danger pour l’ordre public ! En 1974, le premier ministre, Jacques Chirac, et le président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, poussent plusieurs journalistes et dirigeants de la station à démissionner. La passation de pouvoir échoit à Jean-Luc Lagardère et à Étienne Mougeotte. À nouveau, en 1981, après l’élection de François Mitterrand, le directeur d’antenne cède son poste à Philippe Gildas. La privation de la radio s’accentue lorsque la société Hachette de Jean-Luc Lagardère augmente sa participation dans le capital. En 1986, la privatisation est complète.


Le format « news & talk »


En 1997, une nouvelle formule fait son apparition. La musique est remplacée par l’information et les débats en direct. L’interactivité avec les auditeurs est préférée aux divertissements. Au fil des ans, Europe 1 ne cesse de se refaire une santé. En 2005, la station change de logo, et le carillon sacro-saint qui marquait les heures de la station est même modifié ! Les programmes et les équipes sont remaniés à chaque changement de directeur d’antenne, de Jean-Pierre Elkabbach à Alexandre Bompard en 2008, puis à Denis Olivennes, en 2010, qui quitte le Nouvel Observateur. Aujourd’hui, la radio a su trouver un équilibre entre divertissements et informations, à la recherche de ses audiences perdues.


Les slogans mis à neuf au fil des ans


De 1965 à 1975 : « Je choisis Europe 1 ! »


De 1975 à 1981 : « Europe 1, c’est naturel. »


De 1981 à 1986 : « De grands moments, à chaque instant. »


De 1986 à 2000 : « Europe 1, c’est la pêche. »


De 2000 à 2001 : « Europe 1, c’est bien. »


De 2001 à 2005 : « Europe 1, ça me parle. »


De 2005 à 2009 : « Parlons-nous. »


À partir de septembre 2009 : « Europe 1, bien entendu. »


Bibliographie


Vingt ans ça suffit, dans les coulisses d’Europe n° 1, Maurice Siegel, Plon, 1975 : Maurice Siegel dit tout d’une station dans les limbes, de ses moments de gloire aux périodes les plus sombres.


 


En bref


 


Pays : France


Genre : Radio


Adresse : 26 bis rue François Ier, Paris


Président-directeur général : Denis Olivennes


Site web : www.europe1.fr


 

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