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La menace des Chevaliers Templiers

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La vidéo de mauvaise qualité envoyée à la presse mexicaine montre une rue calme du centre-ville de Mexico où des passants se promènent nonchalamment. Un cadre tout ce qu’il y a de plus banal pour ce qui semble être, à première vue, une paisible scène de vie quotidienne.

La normalité est brusquement rompue par l’inquiétante vision d’hommes masqués et armés qui conduisent des camions. Au total c’est plus de 50 poids lourds qui passeront devant la caméra. Cette impressionnante parade de criminels constitue une démonstration de force inédite. Même selon les standards locaux.

Il s’agit d’une vidéo de propagande distribuée très largement à tous les médias mexicains en guise de présentations officielles par un nouveau cartel, autoproclamé les Chevaliers Templiers (Los Caballeros Templarios).

 

Religiosité et ultraviolence

 

Comme leur nom le laisse suggérer, les Chevaliers Templiers se considèrent comme des chrétiens lancés dans une croisade de narcotrafiquants au nom de dieu.

Lorsqu’ils ont annoncé au monde la création de leur organisation en mars 2011, ces « templiers » criminels ont pendu des banderoles sur lesquelles ils affirmaient crânement qu’ils « préserveraient l’ordre, arrêteraient les vols et les kidnappings et protégeraient l’état contre les organisations rivales ». Au lieu d’appliquer les commandements divins à la lettre, à commencer par « tu ne tueras point », ils commencèrent rapidement à exercer une violence vengeresse inspirée des pages les plus sombres de l’Ancien Testament.

Leur première victime fut retrouvée pendue au-dessus d’une voie ferrée avec un petit mot qui l’accusait : « kidnappeur ».

Quelque temps plus tard, 14 corps mutilés furent découverts dans la ville de Morelia. Cette fois, les « mots doux » attachés aux cadavres étaient des menaces proférées à l’encontre de gangs rivaux.

Les Chevaliers Templiers ne sont pas le premier cartel mexicain à revendiquer une filiation religieuse. Il semblerait d’ailleurs qu’ils soient dirigés par Ervando Gomez, un ancien maître d’école qui fut une figure importante de La Familia, autre gang d’illuminés qui sévissait au début des années 2000.

Fin mai, de très violents combats opposèrent les Chevaliers Templiers à un autre cartel. Ils forcèrent plus d’un millier d’habitants à fuir leurs maisons. Dans la mêlée, les Templiers trouvèrent également le temps d’abattre en vol un hélicoptère de la police mexicaine. Ces événements ont considérablement aidé les « Templiers » à asseoir leur réputation. Ils en font un des cartels les plus craints du pays.

 

Qu’en pensent les « vrais Templiers » ?

 

Cette soudaine célébrité des Templiers agace fortement un groupe de nature très différente : le véritable ordre des Chevaliers Templiers.

Eux qui revendiquent l’héritage des croisés de Jérusalem, ces chevaliers soldats en guerre au nom du Christ entre le XIIe et le XIVe siècle, ils constituent aujourd’hui une organisation paisible dédiée à la spiritualité et aux œuvres caritatives.

Roberto Molinari, actuel chef spirituel de l’ordre international des Chevaliers Templiers, considère que ce nouveau cartel salit le nom de son ordre et expose les « vrais Templiers » au danger.

Il expliquait ces derniers jours aux médias mexicains que, dans le cadre d’une vengeance, un membre d’un gang rival des Templiers pourrait s’en prendre par erreur à un des membres de son ordre. Et il exhortait avec véhémence les criminels fous de dieu à se « trouver un autre nom ».

 

 

Global Post / Adaptation JOL-Press.

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