Site icon La Revue Internationale

La Tribune : espoirs et déboires

Démarrage difficile

 

Le quotidien est lancé dans les années 1950, successeur de L’Information. Il est rebaptisé Le Nouveau Journal en 1970 et fait partie du groupe de l’Agence économique et financière (Agefi). Il change de nom le 15 janvier 1985 lorsqu’il est lancé sous le nom de La Tribune de l’économie par La Vie française, après son rachat par Bruno Bertez.

 

Concurrencer Le Monde

 

Le journal est créé à l’origine dans le but de concurrencer Le Monde, avec trois ex-journalistes du quotidien de la Rue des Italiens : Philippe Labarde, Jacques Jublin et Jean-Michel Quatrepoint. Le quotidien reprend son nom initial, La Tribune de l’Expansion, en 1987 suite à son rachat par le groupe L’Expansion de Jean-Louis Servan-Schreiber. En 1989, Daniel Lacotte aide au lancement d’une nouvelle formule.

 

Le début des déboires financiers

 

En janvier 1992, ce sont 150 millions de francs qui sont injectés dans les finances du journal, en plus des sommes investies depuis les quatre années précédentes. Les dettes du journal augmentent donc et l’avenir semble s’assombrir. Ainsi, seulement dix mois plus tard et malgré ces sommes investies, le groupe L’Expansion revend La Tribune au Libanais Georges Ghosn – celui-là même qui pose sa candidature en 1999 pour le rachat de France-Soir.

 

La débâcle de Georges Ghosn

 

Nouvelle tribulation, La Tribune fusionne avec La Cote Desfossés, nouveau nom à la clé, fin 1992, La Tribune Desfossés. En 1993, LVMH rachète un Desfossés International endetté à hauteur de 230 millions de francs. Pour ajouter à la débâcle, la gestion de Georges Ghosn lui vaut une mise en examen pour abus de biens sociaux. Après ces années d’errance, le quotidien cherche à se remettre en selle et à trouver son audience.

 

La Tribune en quête de sa formule gagnante

 

Desfossés International – DI Group à partir de 2000 – réussit enfin au début des années 2000 à creuser l’écart avec son rival Les Échos. Dès lors, DI Group redouble d’efforts pour renforcer le quotidien : le journal devient La Tribune que l’on connaît pour l’heure. Ces années 2000 vont constituer un tournant marqué par l’arrivée de nouvelles équipes et de nouveaux moyens. Ainsi, dès septembre 1999, Élisabeth Descombes, directrice générale, double les effectifs de sa rédaction Internet pour la porter à quinze journalistes, et met en place sa propre production rédactionnelle afin de renouveler très souvent les articles du site. Élisabeth Descombes cherche à atteindre 8 millions de visites mensuelles du site. La stratégie s’avère payante. La signature du premier accord sur les droits d’auteurs numériques est signé avec La Tribune quelques mois plus tard. Puis Christian Ménanteau succède à Élisabeth Descombes en janvier 2000.

 

Les difficultés reviennent de plus belle

 

En dépit de ces efforts, les aléas de diffusion chroniques du journal demeurent un véritable handicap : sur l’année 2000, 90 918 exemplaires diffusés quand son concurrent Les Échos en revendique 128 342, ce qui représente un écart de 29 %. Neuf ans plus tard, l’écart se creuse toujours plus et atteint près de 44,6%, avec une diffusion payée de La Tribune de 67 267 exemplaires, soit une baisse de 26 %.

 

Un nouveau look pour repartir

 

Ainsi, pour tenter de doper ses ventes, la rédaction lance une nouvelle formule fin 2006 : son logo est à nouveau modifié et la rédaction est couplée à un site web dirigé par Olivier Provost. En novembre 2007, le titre est vendu à News Participations, une holding d’Alain Weill, PDG de NextRadioTV. La cession officielle a lieu en février 2008. Valérie Decamp, transfuge de Métro France, est nommée directrice générale. Le 27 octobre 2008, une nouvelle formule fait son apparition mais elle est rapidement abandonnée : dès le 5 janvier 2010, le journal revient au format tabloïd. L’édition du samedi créée en octobre 2008 ne paraît plus en papier, elle est exclusivement numérique.

 

Le défi lancé à Valérie Decamp

 

En mai 2010, Alain Weill annonce qu’il cède 80 % du capital du journal pour un euro symbolique à sa directrice générale, Valérie Decamp, tout en conservant une part minoritaire de 20 %. Le quotidien semble modernisé et Valérie Decamp s’attelle à la difficile tâche d’en faire un quotidien rentable. De formation HEC, Valérie Decamp a travaillé pendant 7 ans chez NRJ au développement commercial avant de prendre la direction de la stratégie commerciale du groupe. Elle entre chez Métro en novembre 2002. En trois ans, grâce à son management, le journal gratuit atteint la rentabilité et se forge une réputation dans le paysage médiatique. Valérie Decamp rejoint le quotidien économique La Tribune et en devient P-DG en mai 2010.

 

Espoirs et désillusions

 

Désormais patronne de presse, Valérie Decamp recadre La Tribune : elle renforce les domaines de prédilections du journal (finance et marchés) et ses nouveaux domaines d’excellence (le green business, technos & médias, pays émergents). D’autre part, une attention particulière va être portée au développement des services numériques de la marque (site Internet, applications mobiles…). Les choix portent vite leurs fruits : diffusion en hausse (+2,3 % en 2010 par rapport à 2009), doublement de l’audience du site Internet et ruée sur les applications mobiles des lecteurs. Néanmoins, le titre n’arrive pas à juguler les 14 millions d’euros de pertes enregistrées en 2009. Le 5 janvier 2011, La Tribune est contrainte de se placer en procédure judiciaire de sauvegarde, avec plans sociaux et pertes d’emplois dans la foulée. En juillet 2011, la suppression de 17 postes est confirmée, malgré la grève décidée par la rédaction.

 

 

En bref

 

Pays : France

Périodicité : quotidien

Format : Berlinois

Genre : presse économique

Diffusion : 79 164 ex. (2010)

Propriétaire : Valérie Decamp

Site Web : www.latribune.fr

Adresse : 26, rue d’Oradour-sur-Glane, 75725 Paris Cedex 15

Tel : 01 44 82 16 16

 

 

Quitter la version mobile