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Le Figaro, premier quotidien national

« Satirique, spirituel et batailleur »

 

Le tout premier numéro du Figaro paraît le 15 janvier 1826. Les fondateurs du journal sont le chansonnier Maurice Alhoy et l’écrivain Étienne Arago. Autant dire que le journal sera plein d’alacrité. La référence à Beaumarchais est choisie en défi à la censure de la monarchie de Charles X : le journal cherche à s’entourer de libres penseurs et d’écrivains tels Félix Davin, Alphonse Karr ou encore George Sand, et se définit comme satirique. Le Figaro se positionne dès lors en opposition à la monarchie et ne cache pas ses sympathies libérales.

 

Le soutien de la bourgeoisie

 

Le Figaro est repris en 1854 après une brève interruption de parution par Hippolyte de Villemessant. Il devient dès lors beaucoup plus littéraire et mondain : Hippolyte de Villemessant s’entoure de grandes plumes tels Balzac, Baudelaire, Alexandre Dumas ou les frères Goncourt. Ses idées libérales et sa formule séduisent la bourgeoisie française qui devient son principal lecteur. Il se positionne comme le journal du « Tout-Paris ». En 1866, le journal devient quotidien et son succès ne se démentira pas, bien qu’il soit interdit pendant la Commune de Paris.

 

Les grandes plumes : un atout pour s’imposer

 

Chaque époque du titre a su attirer et garder de grandes plumes. Pendant l’entre-deux-guerres, le journal est particulièrement apprécié pour ses grands reportages (guerre d’Éthiopie, guerre sino-japonaise) et ses rédacteurs François Mauriac, George Duhamel ou Jean Giraudoux. Après la Libération, se joignent à l’équipe de rédacteurs des figures du monde littéraire tels Paul Claudel, Colette, Léon-Paul Fargue ainsi que Jean d’Ormesson à travers le tout nouveau Figaro Littéraire. Dans le domaine des relations internationales, sa ligne de droite classique attire Raymond Aron qui fournit au Figaro plus de 2 300 articles.

 

Zoom sur « le nouvel Axel Springer » : Robert Hersant

 

En 1976, le journal est racheté par celui qu’on surnomme « le nouvel Axel Springer » – d’après le magnat de la presse allemande, Robert Hersant. Le nouveau propriétaire a un passé controversé : après la défaite de 1940, il fonde à Rouen le Jeune Front, un groupuscule néonazi qui se livre à des violences contre les commerçants juifs de la ville. Il est condamné en 1947 à dix ans d’indignité nationale pour collaboration avec l’Allemagne nazie. Dans les années 1950, Robert Hersant se tourne vers le Parti radical socialiste. Néanmoins, à partir de 1970 il passera à droite en soutenant la droite libérale et conservatrice à travers le rachat du Figaro. À cette époque, il est surnommé « Herr Sant » par Le Canard Enchaîné en référence à son passé.

 

Ériger le journal en titre emblématique

 

Robert Hersant a su avoir l’intuition, à l’instar de ce qu’il observe aux États-Unis, qu’il est important d’agrémenter le journal de suppléments pour le week-end. D’où Le Figaro Magazine et Madame. Cette initiative va pérenniser les revenus de son titre. En 1987, il s’associe à Silvio Berlusconi pour fonder la chaîne de télévision La Cinq. C’est un échec qui force Robert Hersant à vendre ses parts de marché à Jean-Luc Lagardère afin d’éviter la faillite de son groupe de presse. Il disparaît le 21 avril 1996 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

 

L’ère Dassault : modernité et innovation

 

Depuis 2004, Dassault est le propriétaire du Figaro. Le journal quitte le 37 rue du Louvre pour s’installer au 14 boulevard Haussmann en août 2005. Le 3 octobre 2005 s’opère une petite révolution dans le journal : pour la première fois depuis ses débuts, Le Figaro change de format et son titre apparaît désormais en bleu. Le Figaro entre dans une ère d’innovation et de modernisation. Novembre 2007 marque l’arrivée de l’actuel directeur des rédactions : Étienne Mougeotte. Le journal s’installe en 2010 sur les tablettes iPad ainsi que sur les iPhone en créant l’application Figaro.

 

Anecdotes

 

Le Figaro est cité plusieurs fois dans À la recherche du Temps perdu de Marcel Proust qui a lui-même écrit des articles pour le journal dans sa jeunesse.

Pierre-Auguste Renoir peint le tableau Madame Monet lit Le Figaro en 1872.

 

Bibliographie

 

Le Figaro : Histoire d’un journal, Claire Blandin et Collectif, Nouveau Monde Éditions : Le Figaro fêtera bientôt ses deux siècles d’existence : comment ce titre mythique a-t-il traversé les époques ? Quelles ont été les grandes plumes du journal ? Comment a-t-il été le seul quotidien français à survivre aux deux guerres mondiales ? C’est à ces questions, parmi d’autres, que tente de répondre ce premier ouvrage collectif sur le plus ancien journal français. Historiens, chercheurs en littérature et en sciences de l’information mêlent ici leurs approches pour révéler toutes les facettes de cette publication.

L’épopée Dassault : les plus belles histoires de Dassault, Luc Berger, Claude Carlier et Jean-Pierre Bechter : spécialistes de l’histoire de la maison Dassault, Jean-Pierre Bechter (administrateur), Luis Berger (historien de Dassault Aviation) et Claude Carlier (professeur d’histoire à la Sorbonne) racontent une aventure unique, celle de Dassault.

 

 

En bref

 

Pays : France

Périodicité : quotidien

Format : berlinois

Genre : généraliste

Diffusion : 330 133 ex. (2010)

Propriétaire : Socpresse (Dassault Communication)

Site Web : www.lefigaro.fr

Audience site web : 7.3 millions (2010)

Directeur de la rédaction : Étienne Mougeotte

Adresse : 14 Boulevard Haussmann, 75009 Paris

Tel : 01 57 08 50 00

 

 

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