L’Espresso compte parmi les hebdomadaires les plus lus en Italie, avec Panorama. Fondé en 1955 par Lucio Caracciolo et Adriano Olivetti – l’homme des machines à écrire –, le magazine s’est installé dans la capitale, Rome, mais sa diffusion intéresse les principales villes italiennes. Il couvre grâce à son site Internet l’ensemble du territoire italien
Une pagination hors du commun
Malgré une parution hebdomadaire, le magazine compte près de 270 pages à chaque numéro, ce qui en fait l’un des plus gros magazines de presse italien. Les sujets qu’il couvre s’étendent de l’économie au politique, en passant par le sport, la société et les loisirs. Cette exhaustivité explique la pagination inhabituelle du journal.
Un journalisme d’investigation indépendant
L’Expresso n’appartient pas à l’empire médiatique de Silvio Berlusconi ! L’hebdomadaire jouit donc d’une certaine indépendance vis-à-vis du pouvoir politique italien. Dès ses débuts, le magazine s’est concentré sur les affaires de corruption et de clientélisme dans le monde industriel et politique. Ainsi, il n’hésite pas à révéler des scandales. Le magazine n’a jamais craint les représailles. En 1976, il conduit une campagne contre le président Giovanni Leone, impliqué dans le scandale de corruption Lockheed lié à l’achat de missiles et d’avions.
À l’image de ce souci d’indépendance, Eugenio Scalfari, qui avait succédé à Arrigo Benedetti au poste de rédacteur en chef en 1963, cède sa place lorsqu’il est élu à la chambre des députés en 1968, afin d’éviter toute collusion avec le pouvoir politique.
Berlusconi attaque
C’est en 1974 que le format « quotidien » du titre est abandonné au profit d’un format magazine. Il avait accueilli la couleur en 1965. Dès 1975, le titre vend alors plus de 300 000 exemplaires. Le groupe qui le publie lance cette année-là La Repubblica. Mais le choc avec le concurrent Panorama trouve son paroxysme dans les années 1990 quand Berlusconi, propriétaire de Panorama, tente d’absorber son concurrent. En vain. La diffusion actuelle du magazine atteint les 600 000 exemplaires.
Un newsmagazine moderne emmené par una done
Le grand hebdomadaire de centre-gauche s’accompagne d’un site Internet. Il prouve l’adaptation de l’hebdomadaire aux nouveaux moyens de diffusion et de financement par la publicité. Malgré un graphisme minimaliste et assez sobre, il contient des articles propres et des prépublications d’articles qui seront publiés en fin de semaine.
Une gouvernance qui a imposé la ligne éditoriale
Une rédactrice en chef, Daniela Hamaui, 57 ans, a dirigé la rédaction à partir de 2002 jusqu’en 2010, date à laquelle lui a succédé Alessandro De Feo, un « vieux de la vieille » du magazine. Hamaui avait créé, avant de rejoindre L’Espresso, le magazine féminin D – la Repubblica delle donne, supplément de La Repubblica. Elle a vite mis fin à la tendance et la tentation qui consistaient pour le marketing de L’Espresso à multiplier les couvertures aguicheuses à coups de femmes très dévêtues.
Citations
« C’est difficile d’attirer le lecteur par la voie de scoops et de révélations. Il n’y en a trop eu ces dernières années » Alessandro De Feo.
« Nous voulions que la maquette soit plus flexible, comme celle des newsmagazines américains », Paolo Residori, directeur-adjoint de la mise en page.
En bref
Pays : Italie
Périodicité : hebdomadaire
Genre : généraliste
Diffusion : 600 000 exemplaires
Rédacteur en chef : Alessandro De Feo
Site web : http://espresso.repubblica.it/