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Télérama, l’intellectuel des loisirs

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L’avènement des loisirs

 

En 1947, les Éditions Témoignage chrétien déclinent dangereusement. C’est dans cette mauvaise passe que Georges Montaron décide de lancer un nouvel hebdomadaire, Radio-Loisirs. Selon l’ancien membre des Jeunes chrétiens combattants, la radio, le cinéma et la télévision sont en cette période d’après-guerre les nouveaux vecteurs de culture. Le magazine qu’il fonde se consacre donc à ces domaines. Avec les chroniqueurs François Mauriac, Antoine Goléa, Pierre Debray-Ritzen ou encore Michel de Saint-Pierre, mais aussi le père Pichard et Avril, producteurs d’émissions de radios, Radio-Loisirs devient un organe de presse écrite qui prolonge leurs formules radio.

Les premiers contenus sont à l’image de ce que deviendra Télérama : programmes télévisés, chaînes de radios, bulletins d’informations et longueurs d’ondes sont publiés, les diffusions font l’objet de critiques et le lecteur est appelé à réagir à travers la rubrique Nos Lecteurs ont la parole.

Une grève de l’imprimerie et des restrictions de papier condamnent brutalement Radio-Loisirs. Seuls 24 numéros auront vu le jour.

En 1949, Georges Montaron s’associe alors avec la directrice de La Vie Catholique, Ella Sauvageot, et les Éditions du Cerf des Dominicains, pour prolonger les intentions de Radio-Loisirs : s’adresser à un public populaire large pour aider à maîtriser les nouveaux instruments de diffusion de la culture et apporter une touche religieuse à l’éclairage fourni sur la radio, la télévision et le cinéma. Le nouveau magazine prend le nom de Radio-Cinéma, puis Cinérama et en 1960 Télérama, contraction de syllabes des mots télévisions, radios et cinéma.

 

Un magazine culturel de référence

 

Le magazine fait le choix d’une sélection rigoureuse. À la fin des années 1970, Télérama avait lancé une campagne provocante pour insister sur son côté sélectif dans le contenu médiatique. Une photo d’un homme jouant avec son jeune fils commentée du seul slogan : « On peut très bien passer une excellente soirée sans télévision ».

Nettement positionné à gauche, même s’il se détache d’une étiquette de journal catholique de gauche, le magazine culturel s’immisce également dans le débat politique. À l’occasion du traité de Maastricht, il fait campagne en faveur du « oui ». Humaniste, la rédaction s’intéresse également à des faits significatifs de société au sujet desquels elle publie des reportages et des interviews. Télérama est friand des « pour ou contre » et des mises en scène éditoriale de points de vue divergents lorsqu’un programme fait polémique. Pour donner du relief à ses analyses, si deux points de vue divergents existent, les deux sont publiés pour offrir aux lecteurs deux visions antinomiques.

Télérama apparaît comme un journal diversifié aux multiples rubriques spécialisées : Cinéma, Art, Musiques, Internet, Télévision, Radio, Talents, Portrait ou Entretien avec une personnalité du monde de la culture.

Le magazine se complète bien sûr d’un site internet aux contenus inédits comme des vidéos, des blogs ou encore des débats. S’y greffe une radio en ligne, dont les émissions sont enregistrées dans le studio de la rédaction. Elle couvre donc l’intégralité de la vie culturelle. L’actualité dense que connaît la capitale est alors publiée dans un supplément gratuit, Sortir.

 

Bibliographie

 

Télérama 60 ans : nos années culture, Nicolas Delesalle, Fabienne Pascaud, Phillipe Thureau-Dangin, Les Arènes, 2010 : ces deux tomes se penchent sur les 3 129 numéros parus de Télérama. Un livre intéressant qui dévoile la magie des archives pour un lecteur qui connaît déjà les destinées glorieuses ou tragiques des artistes cités. Loin de se vouloir une chronique exhaustive de la culture audiovisuelle, le livre s’apparente plus à une analyse des temps forts qui ont animé le célèbre hebdomadaire culturel.

 

En bref

 

Pays : France

Périodicité : hebdomadaire

Genre : culturel

Diffusion : 650 910 exemplaires

Directrice de la rédaction : Fabienne Pascaud

Rédacteurs en chef : Laurent Abadjian, Michel Abescat, Vincent Rémy et Emmanuel Tellier.

Site web : http://www.telerama.fr

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