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Christine Lagarde, femme d’exception ?

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Une jeunesse entre la France et les États-Unis

Christine Madeleine Odette Lallouette est née à Paris dans une famille de professeurs. Son père, Robert Lallouette, enseignait l’anglais à l’Université de Rouen, sa mère Nicole était également enseignante. Elle fréquente en guise de lycée l’école pour filles Holton-Arms School, dans le Maryland aux États-Unis, puis revient en France à sa majorité.

Licence en droit à l’Université Paris X, puis elle entre à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence. Dans le cadre de son diplôme, un stage au Capitole des États-Unis comme assistante du parlementaire William Cohen l’immerge dans la politique internationale.

Début de reconnaissance internationale

En 1981, Christine Lagarde rejoint Baker & McKenzie, une entreprise de services juridiques de renommée internationale. En octobre 1999, elle devient la première femme présidente de la firme. 2004 la voit présidente du comité stratégique de l’entreprise. Son engouement personnel pour les affaires européennes la pousse à créer l’European Law Center, un bureau de Baker & Mc Kenzie à Bruxelles.

Valse à trois temps des ministères

Christine Lagarde est nommée ministre des Finances. Elle le sera de 2005 à 2007. Elle réussit à trouver de nouveaux débouchés pour les exportations françaises, notamment dans le domaine des nouvelles technologies. Le 18 mai 2007, elle rejoint le ministère de l’Agriculture dans le gouvernement Fillon. Guère plus d’un mois : le tandem Sarkozy-Fillon l’installe, une première pour une femme en France, à la tête du ministère de l’économie.

Bercy : lois majeures

Arrivée à Bercy juste avant la tourmente financière de 2008, Christine Lagarde gère de manière éclairée la crise. Elle va mettre en place les nouvelles orientations économiques définies par le gouvernement. Son nom est notamment associé à la loi Tepa, Travail-emploi-pouvoir-d’achat, une des grandes lignes de la politique de Nicolas Sarkozy en matière d’emplois. Christine Lagarde s’illustre également par son habileté politique lorsqu’elle réussit à faire voter le bouclier fiscal – pourtant vivement critiqué avant que le président de la République qui avait juré de le conserver ne finisse par l’abroger. Enfin, troisième grande réforme à l’actif de la ministre : la loi d’août 2008 de modernisation de l’économie (LME) qui instaure le statut d’auto entrepreneur.

La consécration : nomination à la tête du FMI

En mai 2011, à la suite de la démission de Dominique Strauss-Kahn arrêté aux États-Unis, Christine Lagarde arrive à la direction de l’institutionSa candidature ne s’est pas faite du jour au lendemain : dès l’annonce de la démission de Strauss-Kahn, et même si le nom de Lagarde figurait parmi les potentiels remplaçants – les Français commencent à courtiser les grands pays. Face à son concurrent, le Mexicain Agustin Carstens, Christine Lagarde gagne du terrain grâce aux efforts français. Elle est ainsi nommée par consensus par le conseil d’administration du Fonds à la suite des annonces de soutiens de la Chine, du Brésil, de la Russie et des États-Unis. Familière des nouvelles technologies, c’est sur le réseau social Twitter que Christine Lagarde annonce sa « joie » et son « honneur » de rejoindre le Fonds monétaire international.

Anecdote

Dans sa jeunesse, Lagarde fait partie de l’équipe nationale française de natation synchronisée. Elle est végétarienne, ne fume pas et ne boit jamais d’alcool. Elle pratique encore régulièrement la natation, ainsi que le yoga et le jardinage.

À son propos, le journaliste indien Karan Thapar, vedette médiatique, a écrit dans l’Hindustan Times:

« Mme Lagarde est grande, élégante, s’habille et se coiffe de façon exquise, et elle le sait. Sa façon de s’asseoir sur une chaise, les jambes serrées et en oblique, attirant discrètement l’attention sur ses chaussures coûteuses, restitue bien le saisissant mélange de féminité, de classe et de pouvoir qui la caractérise. »

Du concurrent malheureux de Christine Lagarde, il dit dans le même article : « Agustin Carstens est gros, sa tête semble directement vissée sur ses épaules et il porte des costumes confortables mais passe-partout, avec une cravate vert vif qui tire l’œil. » Humour indien garanti.

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