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Daily Express, complots et partis pris

Des recettes

 

Les éditions Express Newspapers, propriété de Richard Desmond, sont les actuels propriétaires du titre créé par Sir Arthur Pearson, revendu par ses soins à Lord Beaverbrook en 1916. Le titre est l’un des premiers à s’intéresser à des domaines variés, en particulier au sport, aux rumeurs et aux questions féminines. La part importante qu’il accorde aux divertissements va faire du Daily Express le premier journal à publier… des mots-croisés. Avec son édition du dimanche lancée en 1918, le quotidien parvient à conserver son lectorat tout au long du week-end. Grâce à cette formule et à une campagne publicitaire hors du commun, Beaverbrook bat bon nombre de records de publication dans les années 1930. Le quotidien parvient à rester proche de ses lecteurs et de leurs intérêts. Les caricatures d’Alfred Bestall et Carl Giles entrent également pour beaucoup dans le succès du journal. Le tabloïd est ouvert à toutes les opinions et accueille dans les années 1930 la plume de Léon Trotski en exil.

 

Scandales, mensonges et déclin

 

En 1962, le journal est accusé par la Chambre des Communes britannique de s’en prendre à la famille royale, de se comporter en journal « plein de mensonges et scandales » issus de l’imagination. À la mort de Beaverbrook deux ans plus tard, les ventes du journal déclinent dangereusement.

 

Changements de propriétaires

 

En 1977, le Daily passe au grand format, réputé plus sérieux. Il est racheté par la compagnie Trafalgar House. Lord Matthews reprend la tête de l’entreprise jusqu’à ce qu’en 1985 United Newspapers prenne la direction du journal. En 2000, renommé The Express, il est revendu à Richard Desmond qui lui restitue son nom originel.

 

L’ère Desmond : controverse

 

Ce propriétaire de plusieurs titres célèbres, comme le magazine people OK ! ainsi que des publications pornographiques, est contraint de payer de nombreux dédommagements évalués à plus d’1,5 million de livres. La rigueur est de mise pour renflouer les caisses du tabloïd.

 

Des thèmes fortement critiqués

 

À plusieurs reprises, le Daily Express s’engage sur des chemins semés d’embûches. Parmi les plus célèbres articles qui ont fait scandale, l’on compte notamment ceux sur la théorie du complot autour de la mort de Lady Diana, princesse de Gales. Ces articles lui valent le surnom de Daily Ex-Princess. La parution de tels articles cesse lorsque le journal décide de se focaliser sur Madeleine McCann, une enfant disparue. La couverture abusive de l’affaire oblige les McCann à intenter une action en justice contre le tabloïd. Certains articles allaient jusqu’à prétendre que le couple avait causé la mort de leur enfant, et avait ensuite couvert toute trace de sa mort.

 

En campagne pour les conservateurs

 

La « croisade pour la liberté » : le nom donné à la pétition que le journal fait circuler en faveur du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne n’y va pas par quatre chemins. Dans l’édition du 8 janvier 2011, chaque numéro contenait quatre coupons que les lecteurs pouvaient remplir pour apporter leur soutien à la cause défendue par le Daily Express. Près de 370 000 signatures sont ainsi recueillies. Sa position sur de tels sujets place le journal du côté du Parti Conservateur, bien que le Daily ait supporté le Parti Travailliste aux élections législatives de 2001… Subtilité toute britannique.

 

 

En bref

 

Pays : Royaume-Uni

Genre : généraliste, tabloïd

Périodicité : quotidien

Diffusion : 639 690 exemplaires

Adresse : 10 Lower Thames Street London EC3R 6EN

Site web : www.express.co.uk

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