Aussi imposant que son siège social, esplanade Henri de France à Paris, le groupe France Télévisions se veut le défenseur du service public audiovisuel à la française depuis sa création en 2000, un service public qui plaît à près de 4 Français sur 10 chaque jour.
De l’importance du « s »
En septembre 1992, France Télévisions n’est pas encore. France Télévision, si. À sa création, le groupe consiste en la présidence commune des chaînes télévisées publiques parmi lesquelles France 2, France 3, France 5, Réseau Outre-Mer 1re, France Ô et France 4.
La longue marche
En août 2000, France Télévision n’est plus : vive France Télévisions SA ! L’entreprise est désormais une société holding qui assure le regroupement de toutes les sociétés nationales de programmes télévisés ainsi que leurs filiales. Par cette fusion, la gestion et le contrôle des diverses chaînes deviennent plus aisés.
L’harmonisation : la nouvelle gestion
France Télévisions doit maintenant travailler à l’harmonisation de la stratégie globale du groupe : les sociétés filiales agissent sur un principe d’autonomie, et une certaine collégialité dans la gestion du groupe se veut la clé de voûte de cette institution.
Réformer la télévision française
En 2005, Patrick de Carolis devient PDG de France Télévisions, nommé par le CSA. Un audit mené dans le groupe dès le début de ses fonctions est sans appel pour le groupe : il faut que les choses changent. Et elles commencent à changer dès 2008 avec la réforme amorcée par Patrick de Carolis qui veut désormais renforcer l’identité de chaque chaîne et améliorer la cohérence des antennes. Tous les programmes passent au format 16/9e.
Du holding à l’entreprise commune
Le visage de France Télévisions ne tarde pas à prendre un nouvel aspect dans les années 2010 : le groupe devient une entreprise commune et abandonne son statut de holding. France Télévisions adopte un cahier des charges unique pour toutes les chaînes du groupe qui précise le positionnement et la ligne éditoriale des antennes.
« Le compte n’y est pas »
En juin 2008, Nicolas Sarkozy entend faire entrer la télévision dans ce qu’il nomme une nouvelle ère : la publicité doit disparaître des antennes publiques et se voir compenser par deux taxes, l’une sur les recettes publicitaires des chaînes privées et l’autre sur les chiffres d’affaires des opérateurs télécom. Pourtant, la fin de la publicité à partir 20 heures sur le service public entraîne un déficit important pour le groupe qui peine à le combler et pâtit du manque de millions d’euros générés par la publicité.
Rémy Pflimlin, le redresseur de torts
Le 23 août 2010, Rémy Pflimlin remplace Patrick de Carolis et devient le premier PDG de France Télévisions nommé directement par le chef de l’État. Cet ancien d’HEC Paris a fait ses gammes télévisuelles à la direction de France 3 à laquelle il a su redonner une certaine vitalité : c’est à lui qu’on doit la programmation de la série emblématique, Plus Belle la Vie.
Bibliographie
France Télévisions, off the record, Marc Endeweld, Flammarion : dans ce livre-enquête, Marc Endeweld revient sur les liens étroits qui font rimer France Télévisions avec État français. Un réquisitoire sans concession contre la mauvaise gestion qui a considérablement affaibli le groupe audiovisuel le plus connu de France ces dernières années.
Scandales à France Télévisions, Francis Guthleben, JC Gawsewitch Éditeur : Francis Guthleben, journaliste d’investigation, livre les résultats de l’enquête qu’il a menée à l’intérieur même de France Télévisions. Il dépeint une entreprise livrée à elle-même, au bord de la faillite, ruinée par ses dirigeants.
En bref
Pays : France
Genre : télévision et radio généralistes
Site web : www.francetelevisions.fr