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Jean Auel, un conte de fées préhistorique

Premiers pas

 

Mariée, mère de cinq enfants, Jean Auel décide de quitter à la fin des années 1970 son emploi de cadre dans une entreprise d’électronique à Portland dans l’Oregon. Au départ, elle se lance dans l’écriture d’une nouvelle où une jeune femme du nom d’Ayla occupe le rôle de personnage principal. Son premier livre, en 1980, Le Clan de l’ours des cavernes, est vendu à plus de 100 000 exemplaires en moins d’un mois. Les tomes se suivent. Ils sont invariablement en tête des meilleures ventes.
En observant les commentaires des lecteurs, on peut lire que ce qui leur plaît est la base de « vraies études ». Des romans qui décrivent de façon très prenante la vie des hommes lorsqu’ils vivaient dans les cavernes [lire anecdote]. L’on plonge littéralement dans « leurs chasses ou la vie en communauté avec ses règles et ses hiérarchies ». Détails archéologiques et historiques ponctuent cette saga où l’on découvre aussi bien les prémices de la médecine moderne que les croyances de l’art décoratif et culinaire.

 

Des romans d’aventure

 

Les ouvrages de Jean Auel racontent des aventures vécues par des personnages attachants par leur courage et leur envie de vivre et de se battre. Le lecteur suit Ayla, le personnage central qui s’émancipe, quitte sa tribu, grandit, succombe à l’amour.

En bref, c’est tout un pan de vie que cette préhistorienne de salon nous donne à vivre à travers le cycle des Enfants de la Terre. Une mise en scène de la vie quotidienne des humains pendant l’ère préhistorique. On y apprend quantité de choses sur les rituels et les rapports à la nature. 
 

Recherches pointues et reconnues

 

Jean Auel est allée sur le terrain. De la France à l’Espagne, elle a visité un grand nombre de grottes qui, à défaut d’avoir été réellement habitées, peut-être, ont abrité la vie spirituelle de ses personnages. Auel ne s’est pas contentée d’imaginer. Elle a voulu puiser aux meilleures sources.

Dès lors, si les rhizomes d’iris montrent des vertus antiseptiques, les patiences sauvages aident Ayla de parer aux carences dues au manque de fruits et de légumes durant l’hiver.

Auel nous invite à découvrir un univers, à remonter dans les temps anciens, à nourrir notre perpétuelle interrogation sur notre présence sur terre et sur tous les imaginaires qu’elle fait naître.

 

Auel à dévorer

 

Une fois le livre commencé, il est difficile de le lâcher. Ces romans provoquent des intérêts croisés : ils nous donnent des clés pour appréhender une période bien mal connue et très énigmatique. En tout cas, imagination ou pas, le système narratif d’Auel est décidément bien ficelé.

 

Anecdote

Jean Auel, documentée ou pas, serait sans doute surprise d’apprendre que ces artistes des cavernes, contrairement à l’image d’une préhistoire cliché, ne vivaient pas dans les profondeurs des grottes. Il suffit pour s’en convaincre de dénombrer le nombre de ces cavités naturelles à la surface du globe pour comprendre, après d’autres chercheurs, que ces sites ne constituaient que des séjours exceptionnels, de passage, sans doute lieux d’élection des chamans et des artistes. Les hommes et les femmes dits « préhistoriques » vivaient dans des habitats, certes aujourd’hui disparus, similaires à des villages bâtis. (NDLR)

Viabooks/Adaptation JOL-Press

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