Il habite à Duluth, ville de la banlieue d’Atlanta. Il commence à s’intéresser à la politique à l’âge de huit ans, lorsqu’il entend un sénateur Démocrate s’adonner à l’obstruction parlementaire (filibuster en anglais). Il est éduqué à la maison et ne va à l’école que pour les travaux pratiques ! Il n’est du reste pas très populaire auprès de ses camarades pour lesquels il passe plutôt pour prétentieux, monsieur « je-sais-tout ». Mais qu’importe, le garçon est sûr de lui et de ses convictions. D’ailleurs, Jonathan Krohn publie son premier livre à compte d’auteur avec ses petites économies : Define Conservatism. Il a alors 13 ans. Sujet : les grands principes du conservatisme.
Émergence du phénomène Krohn
En 2006, le jeune homme est élu « l’enfant le plus talentueux d’Atlanta » par la revue Inside Edition. Lors du congrès Républicain de 2009, il réussit à convaincre de très sceptiques organisateurs de lui laisser la tribune pour quelques minutes. Son discours enthousiasme l’assemblée puis les internautes qui visionnent son intervention sur YouTube. À la suite de quoi, les parents de Jonathan reçoivent des mails véhéments, accusés qu’ils sont de pratiquer sur leur fils le lavage de cerveau. Ils s’en défendent : notre fils, affirment-ils, a élaboré seul ses idées politiques.
Grâce à cette forte visibilité, le politique en herbe est remarqué par les chaînes de télévision conservatrices CNN et Fox News. En 2009, Time Magazine le range au 190e rang sur 208 dans son Time 100 (liste des personnes les plus influentes du monde, qui dépasse du reste allégrement le chiffre 100).
Ses écrits : ode au conservatisme
Son premier livre dégage quatre grands principes du « conservatisme » : le soutien à la Constitution américaine, le respect de la vie, la volonté d’un gouvernement moins omnipotent et plus de responsabilité individuelle. Son livre énonce ces principes et cherche à identifier, au vu des actions récentes des politiques, s’ils appliquent ou non le conservatisme. L’ouvrage est dédicacé à Ronald Reagan, William F. Buckley et Barry Goldwater, tous trois décrits par Jonathan Krohn comme ses héros. Son deuxième livre, Defining conservatism : the principles that will bring our country back (« Définir le conservatisme : les principes qui restaureront notre nation ») est publié le 9 février 2010.
Quel rôle dans le Parti Républicain ?
À l’heure où le parti Républicain souffre d’une réelle perte de vitesse, notamment sous les coups de boutoir du Tea Party, et d’une image vieillissante, le jeune prodige est une aubaine. Et même si son profil est un peu atypique (pour ne pas dire exceptionnel), qu’importe, voilà qui fait toujours bonne presse. Certains parlent même de « Krohn 2032 », année ou le petit prodige sera éligible à la présidence des États-Unis. Mais un piège ne se profile-t-il pas à l’horizon ? Après tout, Jonathan Krohn s’attache moins à un parti qu’à une idée : le conservatisme. Qu’incarne sans doute davantage le Tea Party ! D’ailleurs, le jeune homme annonce la couleur : ces derniers mois, il a fréquenté de nombreuses réunions du Tea Party. Au grand dam des Républicains.