L’idée de dîner en tête à tête avec Barack Obama ne m’avait jamais vraiment traversé l’esprit. Vous me direz, y’a pas vraiment de raison non plus. Pourtant, au pays du « Yes we can », une donation de cinq dollars sur le site du président américain suffit pour participer à un concours dont l’enjeu est une place à un dîner de cinq personnes en sa compagnie. J’ai aussitôt versé mes cinq dollars. Depuis, je me prends à rêver que je suis en train de gravir les marches de la Maison Blanche dans une robe longue sublimissime (que m’aura prêté ma copine Catherine Malandrino). Et voilà que le trac me saisit, de quoi vais-je bien pouvoir parler à Barack !
La crise financière européenne, le surendettement des États-Unis, le chômage qui avoisine les 14,1 millions de demandeurs d’emploi, le retrait des soldats en Afghanistan, les attaques contre l’ambassade américaine en Syrie, sa vision des relations avec le continent sud-américain, entendre son point de vue sur l’avenir de Cuba – maintenant qu’il est presque interdit de fumer partout dans son pays, pourrait-on enfin libérer l’embargo sur les cigares…
Et puis non. Ce soir, je vais lui parler d’amour.
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais lorsque vous êtes en couple, on vous demande toujours comment vous vous êtes rencontrés, j’aimerais bien savoir, moi, comment Barack a séduit Michelle. Je l’imagine assez romantique, tendre et attentionné. Je lui demanderai aussi de me parler de ses origines, de sa famille. En découvrant un peu de son enfance, l’adulte se dévoilerait. On sait que Barack aime le baseball, comme tout bon Américain, mais je serais curieuse de connaître ses auteurs préférés, ses films cultes, les peintres qu’il admire. A-t-il le temps d’apprécier autre chose que la vie de son pays ? Car après tout, derrière chaque président, il y a un homme.
PS : Je n’ai aucune nouvelle de Barack pour savoir si j’ai gagné le dîner, mais depuis que je me suis inscrite à ce fichu concours, je reçois un mail par jour me demandant de participer à la campagne. J’ai comme l’impression d’avoir été un peu naïve sur ce coup-là.