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Le Printemps arabe, une « inspiration » pour les Birmans selon Aung San Suu Kyi

L’aspiration universelle à la liberté

 

L’héroïne nationale de la Birmanie et leader démocrate Aung San Suu Kyi a parlé du Printemps arabe comme d’une « inspiration » pour le peuple birman. « L’aspiration humaine universelle pour la liberté nous a été rappelée, à nous Birmans, par les récents développements au Moyen-Orient. Les Birmans sont aussi enthousiastes pour ces révoltes que le monde entier », affirme Suu Kyi dans un entretien sur la BBC, rapporte l’AFP. Cet entretien fait partie d’une série de conférences données par Aung San Suu Kyi à la BBC.

 

Un entretien clandestin

 

« Interdite d’antenne en Birmanie, la femme politique a accepté qu’une petite équipe de journalistes et d’ingénieurs de la BBC entrée illégalement dans le pays l’interroge. Ils ont enregistré les bandes et les ont fait sortir clandestinement du pays. Les enregistrements ont été diffusés lors d’une soirée spéciale à Londres, devant des invités triés sur le volet. À la fin de la diffusion, Aung San Suu Kyi a répondu en direct aux questions des auditeurs par téléphone satellite, installé par BBCNews », rapporte The Guardian.

 

Les révoltes birmanes

 

La Birmanie, désormais le Myanmar, est une dictature depuis 1962. Dans son entretien, Aung San Suu Kyi compare les luttes des peuples arabes contre l’oppression des régimes autoritaires aux efforts de son peuple pour renverser la dictature. Les Birmans sont descendus dans la rue en 1988 et de nouveau en 2007 pour demander des réformes politiques et un changement de régime. Les deux fois, les forces gouvernementales ont ouvert le feu sur les manifestants pacifiques.

 

La libération d’Aung San Suu Kyi, une diversion ?

 

« Pourquoi le Printemps arabe est-il une source d’inspiration pour les Birmans ? Parce que nous avons subi l’oppression aussi ! s’exclame la lauréate du Prix Nobel dans un entretien. En Birmanie, nous envions les Égyptiens qui ont réussi si vite et si facilement leur révolution. » La junte a libéré Aung San Suu Kyi en novembre 2010 après qu’elle a passé sept ans dans une maison d’arrêt. Certains Birmans font observer que la junte n’a libéré l’opposante que pour distraire la communauté internationale des fraudes lors des dernières élections.

 

En Birmanie, on a ouvert le feu

 

Aung San Suu Kyi compare la révolution tunisienne de décembre 2010 qui a renversé le gouvernement aux manifestations birmanes de 1988, rapporte Reuters. Elle affirme que les deux ont démarré par de petits événements apparemment anecdotiques qui se sont révélés plus tard les cris d’aspiration à la liberté de toute une nation. « Il y a une différence majeure, dit-elle, c’est que l’armée tunisienne n’a pas ouvert le feu sur son propre peuple alors qu’en Birmanie, si. »

 

Donner un souffle nouveau à l’opposition

 

« La deuxième différence – et probablement plus importante sur le long terme –, c’est que la révolution tunisienne a profité des avantages de la révolution des télécommunications. [Elle a permis] de capter l’attention du monde entier », dit-elle. The Guardian rapporte que Suu Kyi utilise probablement son temps de parole à la BBC pour créer une nouvelle dynamique auprès de ses partisans, à l’étranger et en Birmanie.

 

Global Post / Adaptation JOL-Press.

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