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Paris-Delhi-Bombay… Réflexions croisées sur la société indienne

Essayer de comprendre la société indienne actuelle

 

Près de cinquante artistes sont invités pour répondre à cette question à travers leurs regards sur la politique, l’identité, la religion, l’urbanisme, la famille ou l’État. Les deux pays livrent leurs perceptions sur la famille, l’émancipation féminine, l’héritage culturel, les castes… et sur bien d’autres sujets. « Artistes indiens et français apportent des éclairages sur l’Inde d’aujourd’hui et livrent leur propre interprétation de sa société ».

 

Des regards croisés entre deux cultures

 

Les deux tiers des œuvres ont été réalisés spécialement pour cette exposition, notamment parce que c’était le premier voyage en Inde de la plupart des artistes français. Ce qui leur a permis de jeter un regard nouveau sur la société indienne, fait d’impressions, sans préjugés. De l’autre côté, complémentaires, les artistes indiens apportent leur vision de la société indienne, et contrebalancent ainsi certaines idées fausses.

 

La richesse de l’art indien par l’échange

 

L’ambition de cette rencontre artistique entre la France et l’Inde est aussi de mieux faire connaître la jeune scène artistique contemporaine indienne. En plus de l’exposition en tant que telle, Paris-Delhi-Bombay… offre une riche programmation de conférences, de films et de spectacles permettant d’approfondir les thèmes de l’exposition.

 

Une exposition sur l’Inde différente ?

 

Le dossier de presse de l’exposition retranscrit un entretien avec Alain Seban, président du Centre Pompidou : « C’est un projet complètement inédit. Il y a eu des expositions consacrées à la scène indienne contemporaine, en France et à l’étranger. Mais pour prendre pleinement la mesure du phénomène de la mondialisation artistique, il fallait imaginer quelque chose de nouveau. C’est pourquoi, j’ai lancé en 2007 le projet d’une grande exposition faisant dialoguer la scène indienne contemporaine avec la scène française contemporaine. Avec la mondialisation, on assiste à une multiplication des foyers de création mais aussi à la possibilité d’un véritable dialogue des cultures. Contribuer à nourrir ce dialogue, créer des échanges à travers un projet original associant artistes indiens et français, c’est un objectif exaltant ! »

 

Lumière sur l’œuvre d’Alain Bublex : Contribution #2

 

Alain Bublex, né à Lyon en 1962, réalise en Contributions #2 (Delhi Cold Storage, notes & hypothèses [de travail]) une série d’images sous forme de prises de notes photographiques. Il y explore l’architecture, les moyens de transport et le paysage urbain pour mener une réflexion sur les relations de l’homme avec l’espace public. Ces images soulignent des détails curieux observés dans certains quartiers de Delhi, et offrent un répertoire de manifestations du système D propre à l’Inde, bidouillages, bricolages, extensions et autres rafistolages.

 

Shilpa Gupta, exemple de l’art contemporain indien engagé

 

Shilpa Gupta aborde à travers son œuvre Half Widows (2006) le conflit entre l’Inde et le Pakistan à propos de la région du Cachemire, dont la frontière est contestée depuis la partition de 1947. Le titre, signifie « Demi-veuves ». Il fait référence aux femmes qui attendent à ce jour leurs maris mobilisés au Cachemire, sans savoir s’ils sont vivants ou morts. Une vidéo projetée au sol met en scène l’artiste en train de jouer à la marelle et vêtue d’une kurta, l’habit traditionnel des hommes cachemiris. La kurta est blanche, couleur du deuil en Inde. (Voir l’ensemble des descriptions des œuvres de l’exposition p. 14 du dossier de presse.)

 

Bibliographie

 

Catalogue d’exposition Paris-Delhi-Bombay…, direction Sophie Duplaix et Fabrice Boustea, Éditions du Centre Pompidou, 2011 : catalogue de 364 pages publié sous la direction des commissaires de l’exposition. Il rassemble les travaux d’historiens de l’art sous forme de textes consacrés à la scène artistique indienne, un « magazine » réalisé par des chercheurs en sciences sociales des deux pays pour brosser un portrait actuel de la société indienne, et une riche iconographie de chacun des artistes exposés.

 

L’exposition est réalisée sous l’égide du mécénat d’Infosys, avec le soutien de Vranken-Pommery Monopole et de l’Institut français.

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