À l’heure actuelle, le traitement contre le sida dure toute une vie, il est lourd et très difficile à supporter pour les patients. C’est pourquoi les chercheurs qui travaillent sur le virus estiment qu’il est grand temps d’accélérer la recherche.
La rémission, objectif plus réaliste que l’éradication
Si l’objectif de long terme est évidemment l’éradication du virus, l’urgence à court terme est de trouver un traitement moins lourd. Il faut arriver à une « guérison fonctionnelle » : un virus toujours présent dans l’organisme mais dont les manifestations seraient neutralisées. Les chercheurs se sont réunis au début du mois de juillet 2011 lors de la conférence scientifique internationale de l’Association internationale du sida (IAS).
Une déclaration pour l’optimisme
C’est à cette occasion que les chercheurs ont émis leur Déclaration de Rome dans laquelle ils incitent la communauté scientifique et les autorités à accélérer la recherche sur le virus. « Les récents progrès scientifiques en recherche sur le VIH ont conduit à un regain d’intérêt et à l’optimisme » fait valoir la Déclaration.
Gilead cède certains de ces brevets
Une autre raison pour l’optimisme est la prochaine baisse du prix des médicaments pour le traitement du sida dans les pays pauvres. La fondation suisse Medicines Patent Pool a signé un accord avec le laboratoire pharmaceutique américain Gilead, lequel renonce à ses brevets sur quatre molécules.<!–jolstore–>
Un traitement efficace et accessible pour les pays pauvres
Conséquence : les laboratoires indiens qui fabriquent des génériques vont proposer sur le marché des pays les plus pauvres des traitements contre le VIH à un prix enfin accessible. « Pour la première fois, les malades du sida des pays en développement vont avoir accès aux mêmes médicaments que ceux qui vivent dans les pays riches », s’enthousiasme Philippe Douste-Blazy, directeur d’Unitaid, l’agence à l’origine de la fondation Medicines Patent Pool.
« Révolutionner la santé mondiale »
« Rendre accessible les meilleurs standards de soins dans les pays les plus pauvres va révolutionner le monde de la santé mondiale » se félicite Emmanuel Trénadi, le directeur des programmes internationaux d’Aide, une des dix associations françaises. Jusqu’à maintenant, les malades des pays du Sud ne pouvaient se tourner que vers le Triomune, traitement le moins inaccessible du marché. Développé au milieu de la décennie 1990, le médicament se fait vieux et les effets secondaires sont très handicapants et peu efficaces sur le long terme. L’Organisation mondiale de la santé a même recommandé de ne plus l’utiliser. D’autres laboratoires ont refusé de céder leur brevet comme Merck et Johnson & Johnson.
Il convient de rappeler que ce sont plus de 33,3 millions d’adultes et 2,5 millions d’enfants qui sont infectés par le virus du sida. On compte près de 4,8 millions de nouveaux cas dont 2,2 millions sont des enfants, rien que pour l’année 2009.