Le choix graphique de l’hebdomadaire est immuable : sur un noir profond, un visage, sous la figure, un mot. Cette fois, Challenges associe le mot « Crise » au gros plan d’un Sarkozy «soucieux ». Un raccourci imparable. Pour l’hebdo économique, le président incarne désormais une France en danger.
C’est du reste sur les mots que joue la une du magazine du groupe Perdriel, qui, en patron de presse fortuné, a signé la pétition des plus grosses fortunes de France demandant à payer davantage d’impôt.
• Sauver le AAA : alors que les agences de notation, si longtemps atones, commencent à oser dégrader les États en crise, l’homme de la une ne peut ignorer la menace catastrophique que constituerait la perte du 3e « A ». Moody’s vient de sanctionner le Japon. L’étau se resserre.
• Sauvegarder votre épargne : de la dimension internationale et nationale, la deuxième « accroche » de Challenges plonge dans le portefeuille des Français. C’est bien la vocation de l’hebdomadaire qui se veut neutre politiquement – ce qu’illustre une « une » qui n’exprime aucune critique directe – que de conseiller des lecteurs généralement dotés d’un patrimoine.
• Refaire sa vie : même si ce 3e « volet » du contrat de lecture est officiellement sans rapport avec l’actualité des étages supérieurs, le raccourci est brutal. Si vous êtes chômeur, ruiné ou… ministre, il est temps de changer de vie. Le lecteur ressentira-t-il l’humour d’un raccourci dont la rédaction en chef n’a pas eu forcément conscience ?