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Les réfugiés, victimes des révolutions… et de l’UNHCR ?

02.08.2011 par La Rédaction

Soit le printemps arabe les a jetés hors de leur pays, soit les marginaux des pays en révolution « trinquent ». Éclairage sur ces nouveaux damnés de la terre collatéraux qui affluent au Caire et se retrouvent pris au piège d’une prison de pierre.

Le 6 octobre est à la fois la date symbolique du début de la guerre du Kippour et le nom donné à une ville nouvelle dans la région de Damas…

 

J’habite le « 6 octobre » – Dans les semaines qui suivirent les manifestations de la place Tahrir qui aboutirent au départ d’Hosni Moubarak, les réfugiés en nombre grandissant en Égypte, foule grossie par des cohortes de jetés à la rue, tentèrent à leur tour leur propre révolution dans cette ville dite du « 6 octobre », à l’ouest du Caire. (Rappelons que le 6 octobre 1973 marque le début de la guerre du Kippour de l’Égypte contre Israël. Mais c’est aussi le nom symbolique donné à ces zones urbaines toutes neuves créées pour désengorger Le Caire.).

Ces manifestations de petite ampleur apparues après le départ de Moubarak le 11 février 2011 ne visaient pas la classe dirigeante égyptienne, en tout cas pas directement.

 

Une réfugiée tente de s’immoler par le feu

 

La cible de cette manifestation de colère visait au contraire l’agence même qui avait été mandatée pour les protéger, la Commission des Nations unies pour les réfugiés – UNHCR – installée dans ces nouveaux quartiers. Un grand nombre de réfugiés du Caire, marginaux et appauvris d’avant la révolution, crièrent qu’ils s’étaient sentis plus abandonnés encore quand l’UNHCR avait évacué son personnel et fermé ses services près de deux semaines au moment des émeutes.

La tension a atteint un point critique en juillet 2011, face aux bureaux de la Commission, quand une réfugiée du Darfour tenta de s’immoler par le feu : son geste désespéré avait voulu attirer l’attention sur les horreurs qu’avait causées le Printemps arabe. Nema Mohamed avait alors 38 ans. Elle était enceinte. Après six années passées dans un bidonville du Caire avec un maigre revenu, dans l’attente d’un accueil hors d’Égypte, Nema avait dit ne plus pouvoir nourrir ni vêtir les quatre enfants qu’elle avait déjà. « Je voulais mourir. Je souffre, sans raison pour continuer à vivre », expliqua-t-elle, brûlée au visage et à la poitrine au second degré seulement grâce à l’intervention de passants qui avaient réussi à étouffer les flammes.

 

Des émeutes brutalement réprimées

 

« Mais je voulais aussi que la Commission comprenne à quel point j’étais désespérée. Si ma mort avait pu leur servir de leçon… »

Pour les quelque 40 000 réfugiés qui vivent en Égypte, le pays arabe le plus peuplé au monde n’a jamais constitué un abri temporaire idéal. Ils n’ont pas de permis officiel de travail et ne bénéficient que d’accès limités à l’éducation et à la santé.

Mais le trouble qui suivit la révolution égyptienne n’arrangea pas les choses, loin de la. Rues que déserte la police, chaos redoublés furent le quotidien de réfugiés déjà soumis à la discrimination et à la violence. Même dans les quartiers du Caire les plus sûrs, des explosions sporadiques de violence ont suspendu toute activité dans la capitale égyptienne sans grands efforts pour les prévenir. Ces dernières semaines, des troupes antiémeutes ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré à balles caoutchouc dans les rues proches de la place Tahrir pour disperser la foule au cours d’un affrontement d’une journée contre les activistes favorables à la réforme.

 

Réfugiés contre UNHCR

 

« Quand j’entends des tirs dans les rues, je me souviens de Mogadiscio, témoigne Abdi Kadir, réfugié somalien de 35 ans qui vit à Gizeh. J’étais bien trop terrorisé pour quitter mon quartier. » Pour quelques réfugiés d’Égypte, la seule solution viable est de demander l’asile d’un troisième pays.

Quelques poignées de réfugiés avaient commencé à protester face à l’agence chargée de leur cas en février 2011. Certains avaient campé toute la nuit avec leurs enfants. D’autres avaient affiché des tracts baragouinés en anglais : « Les gens de l’UNHCR privent des réfugiés les droits [sic] au Caire. » Les manifestations, parfois, se firent violentes, aux dires de l’agence des Nations unies. Le 16 février, plusieurs manifestants se firent menaçants et jetèrent des pierres contre les bureaux, stipule une lettre du quartier général de l’UNHCR à Genève adressée à la communauté des réfugiés. Au cours d’une manifestation en mars, on a signalé que des réfugiés avaient tenté de franchir l’enceinte du bâtiment. Certains avaient même intimidé le personnel de l’organisation, au point qu’il était devenu dangereux pour eux de se rendre à leur travail.

 

L’immigration n’est pas un droit

 

Devant l’impossibilité de convaincre ceux qui occupaient leurs bureaux de s’en aller, l’agence avait de nouveau fermé ses portes plus d’une semaine en mars, ce qui n’avait eu pour effet que d’attiser la colère des réfugiés. « [Les manifestants] n’étaient qu’une poignée par rapport au nombre total de réfugiés et de demandeurs d’asile au Caire. Il est à déplorer qu’ils aient bloqué l’accès à tout le monde », a regretté Elizabeth Tan, représentante déléguée de l’UNHCR en Égypte dans une interview téléphonique. Tan estime que la situation s’est améliorée depuis la tentative d’immolation par le feu en mai, même si l’une des employées de l’agence fut « frappée au visage » ces dernières semaines. L’un des plus grands malentendus auxquels l’agence se confronte est la certitude qu’ont les réfugiés que leur prise en compte est un droit. En réalité, seul un très petit nombre de réfugiés sont éligibles à l’immigration, et un plus petit nombre encore sont admis dans des pays comme les États-Unis et le Canada chaque année.

 

500 000 dollars alloués jamais affectés

 

« Le décalage naît des attentes élevées des réfugiés que nous ne pouvons tous satisfaire », ajoute Tan.

L’UNHCR a tenté plusieurs fois de résoudre les malheurs de court terme qui frappent les réfugiés pris dans la tourmente de la révolution égyptienne. Plusieurs recrutements ont été affectés à l’unité chargée des affectations. Et le nombre annuel admissible de réfugiés a été augmenté récemment. Mais d’autres efforts, malheureusement, n’ont rien donné. L’UNHCR a prévu la distribution de près d’un million de dollars d’aide d’urgence aux réfugiés frappés par la révolution en Égypte, mais la moitié seulement de la somme a été au final rassemblée. Certains demandeurs d’asile disent n’avoir jamais entendu parler d’un tel programme.

 

La police égyptienne charge : 27 morts

 

« L’UNHCR est un peu comme notre gouvernement. Et pourtant, elle ne nous donne jamais la bonne information », se plaint Nemo Daoud, un réfugié parmi les protestataires rassemblés devant le quartier général de l’agence il y a quelque temps. Les contestataires ont beau avoir reçu des subsides ces dernières semaines, la frustration des réfugiés dure depuis des années. En 2005 par exemple, une protestation similaire des réfugiés devant les Nations unies avait tourné à la violence.

Récemment, des centaines de réfugiés pour la plupart soudanais, mis en colère par la suspension de quelques services prodigués par l’agence, ont protesté devant les anciens bureaux de l’UNHCR au Caire. La manifestation qui dura plusieurs mois connut son terme à la suite d’un violent raid de police menée au cœur de la nuit : 27 réfugiés en moururent.

L’UNHCR finit par déménager pour s’installer dans la ville du « 6 octobre » éloignée du Caire. Hammed Youssef, originaire du Nigéria, ne voit pas d’autres moyens d’agir que celui de la manifestation – pour autant qu’il puisse payer le grand trajet en bus depuis la ville nouvelle du « 6 octobre ».

Ce réfugié de 19 ans affirme qu’immigrer n’est pas son but principal. Alors qu’il a été frappé dans les rues du Caire après le soulèvement de janvier, Youssef n’espère plus qu’une chose : une meilleure protection. « Pourquoi devons-nous battre pour nos droits ?, demande-t-il. Je ne veux pas aller en Amérique. Je serais heureux de vivre en Égypte, si seulement je pouvais le faire en toute sécurité. »

 

Global Post / Adaptation JOL-Press.

La Rédaction


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