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En Tunisie, pour soutenir les candidates aux élections

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Il y a quelques jours, j’étais à Tunis pour former des femmes candidates aux élections de la future Assemblée constituante, la première élection démocratique tenue dans ce pays depuis des décennies. Parce que je suis née à Tunis, certainement, mais aussi en vertu de mon engagement de longue date pour la défense des droits des femmes et de la parité, c’est un projet qui me tenait à cœur et qui, je l’espère, portera ses fruits.


« J’ai plus appris des Tunisiennes… »


Une délégation de l’Assemblée des Régions d’Europe (ARE) s’est rendue en Tunisie dès le mois de mai, en proposant son expertise, notamment pour le développement régional et l’emploi des jeunes. En nous y rendant à nouveau, nous avons voulu montrer que nous ne faisions pas de promesses en l’air et que nous avions l’intention de mettre en œuvre les propositions que nous avions annoncées. Cette formation des femmes est l’une des étapes majeures de notre soutien à la transition démocratique.


Je venais pour les former, mais je crois avoir plus appris d’elles, de leur enthousiasme et de leur sens du débat, qu’elles n’ont sans doute appris de moi ! En imposant la parité stricte aux prochaines élections législatives, c’est à nous que les Tunisiens ont donné une belle leçon de démocratie.


J’ai pensé à ces femmes qui vont se présenter, aux difficultés auxquelles elles vont devoir faire face, une fois élues, aussi bien en tant que femmes qu’en tant que novices en politique. Je sais à quel point le chemin a pu être rude, ici en France, pour les premières femmes qui se sont aventurées en politique. C’est pourquoi j’ai voulu apporter ma pierre à l’édification de cette future démocratie, en aidant les Tunisiennes à prendre confiance en elles et à se porter candidates.


23 octobre, jour historique


Il est heureux de constater que l’impulsion et la volonté de changement viennent d’abord des Tunisiens. De l’extérieur, j’ai la conviction que nous nous devons de les soutenir au mieux, mais en aucun cas décider à leur place. C’est précisément pour cela que le séminaire de formation, porté par l’ARE, n’aurait pu se faire sans le concours actif des Tunisiens. Sans le soutien de la ministre tunisienne des Affaires de la Femme, Lilia Labidi, il n’aurait pas vu le jour et je ne saurais assez l’en remercier. J’espère que les femmes présentes à la formation s’inspireront d’elle et de sa force de caractère, ainsi que des militantes tunisiennes qui se sont exprimées pour partager leur expérience.


Le 23 octobre prochain sera dans tous les cas un jour historique pour la Tunisie : les Tunisiens ont la volonté d’inclure toute la population dans le processus démocratique et c’est déjà un grand pas en avant.


Il faut maintenant souhaiter que les Tunisiennes ne s’arrêtent pas là et qu’elles veuillent jouer un rôle tout aussi actif dans la société civile. Cela s’avérera décisif pour la démocratisation du pays et les en convaincre était d’ailleurs l’un des objectifs de ce séminaire.


L’ARE à vos côtés


De mon côté, de retour en France, j’ai bien l’intention de contribuer à faire avancer le débat sur les violences faites aux femmes. Car le combat pour l’égalité des chances, pour la parité et la justice sociale, tout comme celui pour la démocratie, est un combat de longue haleine, nulle part achevé dans le monde.


C’est pourquoi j’aimerais adresser le message suivant aux Tunisiens : vous êtes sur la bonne voie, vous nous avez donné espoir ; mais gardez en mémoire que le chemin sera long, et que rien n’est jamais acquis. Sachez cependant que vous n’êtes pas seuls dans ce long processus vers la démocratie, nous sommes et serons à vos côtés !

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