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Festival international du film de Toronto : le rendez-vous incontournable

Toronto a fait ses preuves

Cannes a la Palme d’Or, Venise, le Lion d’Or, et Berlin, l’Ours d’Or. À Toronto, le festival ne décerne pas de palmarès. Récompense ou pas, le Festival a acquis, ces dernières années, une influence planétaire incontestable. Les spectateurs du Festival du film de Toronto ont prouvé qu’ils étaient capables de repérer les « bons » films, même peu connus ou réalisés avec de faibles efforts budgétaires, voués à un succès planétaire. L’année dernière, Toronto a discerné Le discours d’un roi ; en 2009, c’était Slumdog Millionaire. Ces succès ont suscité l’intérêt des gens de l’industrie du cinéma, petits comme grands, de dizaines de stars, et une avalanche de médias internationaux ont suivi la sélection. Bref, le public de Toronto apparaît comme le plus pertinent au monde ! Helga Stephenson, directrice du festival, explique que si le public s’intéresse aux films, l’industrie du cinéma s’intéresse au public. « Tous les distributeurs sont ici, dit-elle. Ils sont assis au fond de la salle et ils écoutent. »

 

Le meilleur du buzz

Ce mélange de murmures, d’applaudissements et de bavardages a de quoi devenir une matière première très convoitée dans l’industrie du cinéma : c’est le buzz.
Dans le cas d’un film comme Le discours d’un roi, les distributeurs savaient qu’ils s’agissaient d’un film à potentiel, explique Stephenson. Après la projection à Toronto, « ils savaient du public qu’il y avait quelque chose de très fort dans ce film ». Cette projection à Toronto a donné confiance aux distributeurs et leur a permis d’investir massivement dans la promotion.

Bien qu’une considérable partie de la production (plus de 300 films) relève de petits budgets – cette année par exemple trois films marocains, deux cambodgiens et un documentaire sur un orphelinat en Irak – le tapis rouge reste tout de même plus ou moins réservé aux « grands » du cinéma.

 

Les temps forts de l’édition 2011

Au programme, quelques pépites qui ne manqueront d’émouvoir les spectateurs. Voici notre Top 6.

 

1. From the Sky Down, réalisé par Davis Guggenheim

De quoi il s’agit : documentaire sur la vie des sulfureux membres du groupe irlandais U2. Le film s’ouvre avec l’album Achtung Baby de 1991 qui rendit le groupe populaire. Et le réalisateur suit le parcours des enfants terribles.

Notre avis : même au Festival de Toronto, les documentaires sont difficiles à vendre. Néanmoins, les organisateurs comptent sur les fans du groupe pour mettre de l’ambiance à la soirée d’ouverture du festival.

 

2. Neil Young Life, réalisé par Jonathan Demme
De quoi il s’agit : suivre le chanteur Neil Young, âgé de 65 ans aujourd’hui, le temps d’une tournée en solo à Toronto.

Notre avis : Demme a déjà montré ses talents de réalisateur dans la direction du célèbre Le silence des agneaux. Et puis, difficile de faire en sorte qu’un documentaire sur Neil Young soit mauvais !

 

3. The Ides of March, réalisé par George Clonney

De quoi il ne s’agit pas : un antidote au cynisme politique. Ce film lève le voile sur le processus électoral américain.

Notre avis : Brad Pitt et George Clooney sont tous deux passés de l’autre côté de la caméra, mais ces « Ides de mars » emportent la palme virtuelle.

 

4. W.E., dirigé par Madonna

De quoi il s’agit : un portrait de Wallis Simpson, égérie d’Édouard VII

Notre avis : les premières de « la Madonne » réalisatrice ont déjà été projetées au festival de Venise, où le film a reçu des critiques mitigées. Si elle dirige comme elle agit dans la vraie vie, elle ne devrait probablement pas quitter son job habituel…

 

5. Winnie, réalisé par Darrell Roodt

De quoi il s’agit : le portrait d’une femme exemplaire. « Winnie » est l’ex-épouse de Nelson Mandela, Winnie Madikizela-Mandela, qu’incarne la talentueuse Jennifer Hudson, avec Terrence Howard pour le rôle de Madiba.

Notre avis : Hudson et Howard sont d’excellents acteurs, et la réelle Winnie Madikizela-Mandela a décrit le film comme « insultant ». Raison de plus pour aller le voir !

6. A Dangerous Method, réalisé par David Cronenberg

De quoi il s’agit : ce film se concentre sur la « belle mais profondément dérangée » patiente, Keira Knightley, qui s’immisce dans l’amitié entre Sigmund Freud et Carl Jung, joués par Viggo Mortensen et Michael Fassbender.

Notre avis : un joli bonbon, agréable à regarder. Mais en dehors de la forme, comprend-il un fond ? Et si oui, nous concerne-t-il… ?

 

Global Post/Adaptation Marguerite Laferrère-JOL Press

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