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La surprenante victoire de Yoshihiko Noda

La question du maintien du programme nucléaire

Depuis la catastrophe de Fukushima, la question de l’énergie nucléaire est devenue la première préoccupation au Japon.

La population mondiale, mais surtout les Japonais, estiment important que Yoshihiko Noda se concentre sur la sûreté nucléaire du pays, qu’il s’occupe de l’évacuation des retombées radioactives encore présentes dans le secteur de l’ancienne usine. Toutefois, Noda ne semble pas avoir prévu un programme radical contre les armes nucléaires.

Au contraire, malgré de nombreux appels de la communauté internationale pour mettre fin à la dépendance nucléaire du Japon, il est probable que les usines nucléaires japonaises qui, avant la destruction de l’usine de Fukushima, permettaient au Japon d’approvisionner à elles seules un tiers du territoire en énergie, continuent à produire du nucléaire massivement. Noda a même pour but de dépasser le niveau actuel de production de nucléaire.

Toutefois, le Parti démocratique du Japon, qui a légèrement basculé vers le centre, prévoit d’une part le nettoyage des quatre réacteurs de Fukushima et d’autre part de revenir lentement à une production normale dans les cinquante autres usines nucléaires japonaises. Un effort qui ressemble au service minimum.

 

La nécessité de préserver les équilibres financiers

Noda ne se risquera donc pas, semble-t-il, à oser le passage du nucléaire à une autre forme d’énergie. Principalement parce qu’il pourrait résulter des coûts d’électricité plus élevés et que cela ne répondrait pas à la demande des Japonais, fiers de conserver une industrie lourde.

Un membre du gouvernement a déclaré, sous réserve d’anonymat, à propos de la sûreté nucléaire, que « la politique de base ne sera pas changée. Pour l’instant, la restauration de l’énergie nucléaire semble plus économique que la dépendance croissante de l’énergie thermique et de la turbine à gaz ».

Il est probable que Noda ne manquera pas de se concentrer sur les questions financières. D’autant que le Japon connaît aujourd’hui une croissance lente, tandis que le yen monte dangereusement contre le dollar et l’euro. Un effondrement des finances qui serait inévitable en cas d’achat de l’énergie hors du Japon, en cas d’arrêt ou de ralentissement du programme nucléaire actuel. Un prix que l’ancien ministre des Finances se gardera de payer…

 

L’obligation de relancer l’économie

Dans son dialogue politique, Noda affirme fermement son point de vue : des impôts plus élevés sont inévitables. Un sujet tabou auparavant au Parti démocrate. « Le Parti démocrate du Japon a appris de la réalité et a mûri », a déclaré Shunpei Takemori, un professeur d’économie à l’université de Keio, lors d’un forum parrainé par le journal Asahi Shimbun, l’un des principaux journaux japonais. L’augmentation des impôts, comme signe de maturité ? Une formule bien japonaise pour éviter de rappeler que le Premier ministre a le dos au mur, et que pour relancer l’économie il n’a pas d’autres choix. Il est plutôt amusant que le seul acte de courage qu’annonce le nouveau Premier ministre soit celui d’augmenter les impôts : on n’en attendait pas moins d’un ancien ministre des Finances !

Global Post/Adaptation JOLPress

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