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L’affaire John Galliano et la frontière vie publique/vie privée

John Galliano a été jugé par le tribunal correctionnel parce que ses propos ont eu une résonnance planétaire, alors que sans leur diffusion sur Internet ils auraient été des propos d’ivrogne dans un bar pouvant être considérés comme une diffamation et des injures non publiques. Le créateur phare de Dior a été licencié, alors que le droit social interdit en général le licenciement pour des faits relevant de la vie personnelle, parce qu’il fait une exception lorsque ces faits discréditent l’entreprise, et l’image internationale de Dior était menacée par le buzz en ligne.

Une condamnation symbolique

Nous n’allons pas revenir sur le sens jugement à la sentence bein symbolique, qui le condamne à 6000 euros d’amende avec sursis, un euro symbolique aux victimes et le règlement des frais de justice

Des images saisies avec un téléphone portable, un message tweeter, peuvent en un instant faire passer une attitude quelconque d’un cercle très restreint à une audience mondiale. Les barrières de la vie personnelle, des conversations individuelles, de l’intimité explosent. Sur Internet, les distances et les séparations physiques s’effacent. Les murs qui existaient, avec la vie privée en particulier au domicile, la vie professionnelle dans l’entreprise, la vie publique dans les espaces publics perdent leur rôle de séparation. La messagerie électronique et le téléphone portable, et de façon générale toutes les techniques de mobilité et de portabilité, modifient la domiciliation des communications, personnelles ou professionnels. Avec les réseaux sociaux et les réseaux professionnels, se développe une vie totalement originale : à la vie familiale s’ajoute la vie que l’on pourrait qualifier d’amicale (les termes « vie sociale » sont associés à la vie en société), les relations avec le cercle de ceux qui sont qualifiés d’amis.

Le clivage vie publique/vie privée

Ces transformations posent la question de l’adaptation des normes juridiques actuelles, qui sont fondées sur un clivage public/non-public-privé. La protection de la « vie privée », la distinction pour diverses infractions entre des infractions publiques et des infractions non-publiques, les notions de « publication », de correspondance, de communication et leurs domaines d’applicationsont à repenser pour traiter les nouveaux rapports qu’installent ces différentes « vies ».

En savoir plus : lire note article sur la condamantion de John Galliano

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