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Le coup du chapeau

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Difficile à admettre mais, si certaines maladies ont un mérite, c’est d’abord de faire travailler notre élocution. N’allons pas chercher trop loin dans nos livres d’histoire de la santé publique et rappelons-nous par exemple la grippe A-H1N1 dont le statut de pandémie s’est rapidement réduit à un simple exercice de transmission… de bouche à oreille. Une grippe qui se prononce comme elle s’éternue, quel à-propos !

Cet été, c’est l’Escherichia coli qui a monopolisé l’attention. Son morceau de bravoure n’aura pas tant été d’être un travail de diction efficace que d’alimenter – si l’on ose dire – toutes les conversations. Reconnaissons que, pour une bactérie intestinale, nourrir les dîners en ville constitue une performance qui mérite d’être saluée au-delà de l’effort de prononciation.

 

Abracadabrantesque anosognosie

Depuis dimanche, une nouvelle pépite d’orthophonie a fait son apparition : l’anosognosie dont le succès médiatique s’est avéré immédiat. Rarement un symptôme aura soulevé un tel emballement, et pas seulement parce qu’il a opportunément touché un ancien président de la République pile poil au moment où il devait comparaître devant ses juges.

Étrange trouble que l’anosognosie. Le neurologue Oliver Sacks l’avait décrite en 1985 dans un essai célèbre tiré du cas réel d’un de ses patients et intitulé « L’Homme qui prenait sa femme pour un chapeau ». Un chapeau qu’un autre malade, nommé Jacques Chirac, semble de plus en plus en voie de ne pas avoir à porter.

L’anosognosie est un symptôme au nom peu courant mais en réalité très répandu dans la sphère politique où la capacité à nier l’évidence compte, comme on le sait, parmi les prérequis de toute carrière d’envergure.

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