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Les trésors nazis, éternel casse-tête pour l’Autriche

27.09.2011 par La Rédaction

En Autriche, l’héritage des nazis pose toujours question : dans les musées à travers le pays, des milliers d’œuvres d’art et d’objets précieux, volés aux Juifs et aux populations persécutées, n’ont pas « tracé » leurs propriétaires légitimes d’origine. Dans un effort pour rendre justice aux familles des victimes à qui ce patrimoine a été volé, les autorités des musées autrichiens emploient des « chercheurs d’origine ». Ils travaillent sans relâche, fouillent les archives et les sous-sols pour tenter de trouver des noms, des familles, à qui ces objets reviennent de droit.

Vienne, Autriche. C’est une affaire d’aiguille dans une botte de foin. Sauf que les aiguilles sont nombreuses, et uniques, et coûtent très cher.

Le seul souci, c’est que nous ignorons toujours à qui elles appartiennent.

Pillage à grande échelle

Durant la seconde guerre mondiale, les pillages étaient courants : d’innombrables objets d’art ont été volés aux Juifs et aux autres victimes du nazisme à travers l’Europe. Lorsque la paix est arrivée, il n’y avait, évidemment, aucune trace de l’origine des objets – et un grand nombre des propriétaires étaient morts. Les autorités avaient un continent dévasté à reconstruire, et les survivants, eux, avaient des soucis plus importants que la récupération de leur patrimoine.

Des chercheurs d’origine

En 1996, une vente aux enchères de butin nazi par le gouvernement autrichien a révélé l’affaire. Deux ans plus tard, les dirigeants ont exigé que chaque musée fédéral fasse des recherches sur la provenance de leur collection.

En conséquence, les musées autrichiens emploient maintenant des équipes de chercheurs pour fouiller dans leurs collections, à la recherche d’objets hérités des forces nazies. Parmi ceux qui mènent ce combat, Leonhard Weidinger, un « chercheur d’origine » au musée des Arts appliqués à Vienne : « Au début nous ne savions pas combien d’objets se trouvaient dans les archives », explique le chercheur. La numérisation a aidé. « Chaque liste en notre possession, nous essayons de l’ordonner. Si je dois chercher quelque chose dans les archives écrites, je dois regarder chaque page. »

Alors que les décrets et les lois sont relativement faciles à adopter, trouver les propriétaires légitimes, sur le terrain, est un peu plus compliqué. Même si un musée a acquis un objet lors d’une enchère après la guerre, la question de savoir comment cet objet est arrivé jusqu’à cette enchère devient un casse-tête majeur.

10 000 objets restitués depuis 1998

Des milliers d’œuvres sont mis de côté, en attendant que le doute puisse être validé ou invalidé par des informations supplémentaires. Par exemple, l’Autoportrait avec la paupière arrachée, par Egon Schiele, a été donné au musée Albertina en 1946, en provenance d’une collection privée. Mais comment le tableau est-il arrivé dans cette collection ?

« Lorsqu’il s’agit d’objets de la maison d’enchères de l’État autrichien, c’est difficile de trouver le propriétaire précédent, si les objets n’ont jamais été exhibés, ou si c’était de petits objets, dont on ignore qui était l’expéditeur », constate Eva Blimlinger, coordinatrice scientifique de la Commission autrichienne pour la recherche d’origine.

Mais Blimlinger nous a dit que 10 000 objets ont retrouvé le chemin de leurs propriétaires légitimes depuis 1998.

Mais attention : il est difficile de donner un chiffre précis lorsqu’on considère que la recherche continue et que tout dépend de la façon dont on les compte. « Par exemple, un service de table compterait pour un objet ou faudrait-il compter chaque tasse et chaque assiette séparément ? » se demande Mme Blimlinger.

Des tableaux qui valent des millions

En 2011, plusieurs institutions autrichiennes ont restitué des œuvres de Gustav Klimt et Egon Schiele, ainsi que d’innombrables autres objets qui ont été saisis par les nazis entre 1938 et 1945.

La restitution la plus célèbre a eu lieu en 2006, lorsque plusieurs peintures, dont Adèle Bloch-Bauer I par Klimt, ont été rendues après une longue bataille juridique. Le portrait doré a été comparé à La Joconde, et fait partie des œuvres les plus connues de Klimt (vendue 135 millions de dollars).

En juin cette année, les autorités des musées autrichiens ont voulu que cinq portraits de Schiele au musée Albertin à Vienne soient restitués à la famille du propriétaire. Également cette année, le musée d’Art moderne à Salzbourg a décidé de redonner le Litzlberg am Attersee de Klimt au petit-fils de la femme à qui le tableau avait été volé en 1938. Le paysage moderniste faisait partie des plus prisés, avec sa valeur estimée entre 29 et 43 millions de dollars.

Un dilemme spécifique à l’Autriche

Ce mouvement de restitution en Autriche diffère de celui qui prévaut en Allemagne où de nombreux musées appartiennent à des fondations, des provinces ou des municipalités plutôt qu’à l’État.

« Il est spécifique à l’Autriche que le débat autour du nazisme soit culturel », souligne Weidinger. Il ajoute que, pour les Suisses, la question difficile de l’après-guerre concernait les banques, pour les Allemands, il était question d’une industrie construite sur le travail forcé. « D’une certaine façon, c’est un stéréotype, mais c’est vrai. »

De temps en temps, les chercheurs en Autriche ont de la chance.

Weidinger nous raconte l’histoire d’un collègue qui l’avait informé qu’un ensemble d’objets en argent avait été volé. Le musée détenait une liste avec des numéros, mais ne disposait d’aucun nom. Peu de temps après, un catalogue de 18 000 fiches a été découvert dans les archives du musée, dans le sous-sol. Chaque fiche contenait une description de l’objet, le nom du propriétaire et le numéro de catalogue. Lorsque ces fiches ont été numérisées, les chercheurs ont pu comparer et décider à qui revenaient les objets.

Des bases de données pour informer le public

« Depuis les débuts de l’activité de la Commission historique de la République d’Autriche, en 1998, de nouvelles traces sont constamment trouvées. D’un côté parmi les archives, de l’autre dans les bureaux dans les sous-sols des musées, dans les ministères, mais aussi dans des bâtiments privés », selon Blimlinger. En général il est normal, puisqu’il s’agit de science historique, que de nouveaux fichiers, c’est-à-dire des fichiers anciens, apparaissent ou sont trouvés régulièrement.

Les héritiers de plusieurs œuvres d’art ignoraient qu’elles leur revenaient. Pour lutter contre ce déficit d’information, des bases de données massives ont été créées à l’adresse du public concerné par l’art volé.

Global Post/Adaptation JF – JOL Press

La Rédaction


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