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Qui a tué Arturo Gatti, légende de la boxe ?

L’homme aux 31 Ko


Toronto, Canada. L’ancien champion du monde Arturo Gatti est devenu une légende de la boxe. Né en Italie, il a grandi à Montréal et a étudié dans le New Jersey. Il a forgé sa réputation sur les rings en des combats gagnés souvent dans un bain de sang. Il a remporté trois titres de champion du monde et des millions de dollars. Il prend sa retraite en 2007 après 40 victoires, 9 défaites et 31 Ko. Ses fans l’appelaient Tonnerre. Deux ans plus tard, à l’âge de 37 ans, il est retrouvé mort sur le sol d’une chambre d’hôtel au Brésil.


Suicide ou assassinat ?


Désormais, une bataille aussi féroce qu’un combat de boxe de Gatti se livre autour de sa mort. Les autorités brésiliennes ont d’abord arrêté sa femme, ancienne strip-teaseuse brésilienne, Amanda Rodrigues, soupçonnée de son assassinat. Elle a été relâchée trois semaines plus tard, lorsque les autorités ont conclu à… un suicide.


La mère de Gatti et son frère contestent l’héritage de 6 millions de dollars de la veuve de 25 ans. En même temps, les experts en médecine légale, embauchés par l’ancien agent de Gatti, affirment que le boxeur a été assassiné. Les soupçons pèsent à nouveau sur Rodrigues. Pendant les deux dernières semaines, la salle d’audience de Montréal aura été le théâtre de la haine entre les proches de Gatti et de sa femme. La famille et les amis du boxeur sont venus témoigner du mariage mouvementé et peu idyllique que vivait Arturo.


Contrat de mariage, assurance antidivorce


En dehors de la boxe, son domaine était la nuit. Sa consommation d’alcool, de drogue dans les bars était presque aussi célèbre que ses combats. Il a épousé Rodrigues en 2007. Un fils, Arturo Gatti junior. Une fille de 5 ans d’une précédente relation.


Amanda signe un contrat prénuptial : il stipule qu’elle ne recevra rien – même pas une pension alimentaire – si elle divorçait. Quelques mois plus tard, Gatti suscite un scandale dans le bureau de son avocat : il déchire l’accord. Au tribunal, Amanda Rodrigues a affirmé tout ignorer de pareille attitude, et croire dur comme fer que le contrat était encore en vigueur.


Scènes de ménage…


D’après Antonio Rizzo, ami proche de Gatti et partenaire en affaires, le couple se battait en permanence. Il se rappelle d’un soir à Montréal où il a été très choqué : Rodrigues, nue s’en est prise à son mari, s’est mise à le frapper à la tête avec un balai avant de briser des objets en cristal et de lui ordonner, en hurlant, d’en ramasser les morceaux. Puis, toujours devant Rizzio, elle lui aurait dit sur un ton injurieux : « Tu es un looser. La seule chose que tu saches faire de bien, c’est saigner. Ta mère et tes sœurs sont des putains. »


Aujourd’hui, Rodrigues décrit effectivement Gatti gâteux : rongé par l’alcool et la drogue. En 2009, elle a déposé une demande d’injonction contre lui.


Rizzo témoigne : Gatti se serait plaint à lui, en mars 2009, de sa femme. Elle faisait pression sur lui pour qu’il change son testament, disait-il, qu’elle devienne son unique bénéficiaire, et qu’il déshérite sa mère et sa fille. Gatti lui confia qu’il voulait divorcer.


Il change son testament, part en lune de miel, ils se battent


Pourtant, trois semaines avant sa mort, Gatti signe un nouveau testament : il lègue tout à sa femme, Amanda Rodrigues. Puis le couple s’envole pour le Brésil, ce que Rodrigues décrit comme leur « seconde lune de miel ».


Un jour, tous deux dans un bar de la station balnéaire brésilienne de Porto de Galinhas, Rodrigues exprime sa volonté de retourner à l’hôtel. Il refuse. Lui dit d’y retourner seule. Elle : « Il m’a frappée, et je suis tombée. » Elle se précipite à l’hôtel.


Elle apprend de la police quelque temps plus tard que Gatti s’est battu avec des gens qui avaient assisté à la scène au cours de laquelle il l’avait frappée…


Cauchemar


Lorsque le juge de Montréal la questionne, elle affirme avoir vu son mari rentrer couvert de sang dans la chambre. Elle précise qu’elle dormait à l’étage avec son fils, et qu’elle a découvert son mari mort sous l’escalier le lendemain matin.


La police brésilienne l’avait d’abord accusée d’avoir étranglé son mari avec la sangle de son sac, en profitant de son ivresse. Avant de conclure à un suicide par pendaison avec la sangle.


Pour Amanda, Arturo était bouleversé par sa décision de se séparer de lui. D’où son suicide. La famille de Gatti ne l’entend pas de cette oreille. Un véritable combattant et champion du ring comme lui ne décide pas soudainement de se suicider.


Les documents dont dispose la justice – rendus public par une chaîne canadienne – révèlent qu’une femme qui côtoyait Gatti en 2006 explique qu’il avait « tenté de se suicider par overdose de médicaments, de cocaïne et d’alcool, l’année dernière ».


Les médecins légistes embauchés par Pat Lynch, l’ancien agent de Gatti, émettent une hypothèse autre dans leur rapport de 300 pages. Ils soutiennent que la sangle était trop courte et trop fragile pour supporter le poids de Gatti plus de quelques secondes.


Cyril Wecht, médecin légiste, révèle, lors de la conférence de presse du 7 septembre dans le New Jersey, que « ce n’était pas un suicide par pendaison, mais bien un homicide ».


Qui a tué Arturo Gatti ?


Paul Ciolino, enquêteur de Chicago, embauché par Lynch, a déclaré lors la conférence de presse : « Si [Rodrigues] était seule ce soir-là, qui a commis l’homicide ? Il a été assassiné parce qu’il avait de l’argent. C’est le plus ancien motif d’assassinat dans le monde. »


Les procureurs brésiliens ont déclaré vouloir une deuxième expertise. Pendant ce temps, un avocat du New Jersey agissant au nom de la fille de Gatti, âgée de cinq ans, a obtenu du tribunal un gel temporaire de la succession de la fortune du boxeur.


Les batailles pour sa succession et la recherche de son assassin, promettent de rester les matchs les plus violents et les plus longs qu’il ait jamais disputés de son vivant


* Qui a tué Davy Moore ? Qui est responsable et pourquoi est-il mort [merci à Graeme Allwrigth]


 


Global Post/Adaptation Pasqualine Nelh – JOL Press

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