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Terreur islamiste dans les quartiers chauds de Bangkok

Bangkok, Thaïlande. Un véritable djihad islamiste est en train de naître dans le sud tropical de la Thaïlande. On décompte déjà près de 5 000 morts !

Cette invasion islamique s’est donné des règles. Dans cette autoproclamée « guerre sainte » qui vise à imposer un tout nouvel État musulman à la frontière de la Thaïlande et de la Malaisie, les djihadistes considèrent les soldats, les policiers, les moines bouddhistes, les enseignants de l’administration publique et les collaborateurs musulmans de ces catégories comme adversaires respectables.

Mais pas les autres, en particuliers certains touristes : les hommes venus de Malaisie, de nombreux autres musulmans, tous ceux qui viennent pour acheter des rapports sexuels. Après une nuit sanglante dans le quartier des maisons closes, le gouvernement malaisien a conseillé à ses ressortissants masculins de rester loin de cette zone.

Le 18 septembre de cette année, en début de soirée à Su-Ngai Golok (ville de débauche à la frontière thaïlandaise), une série d’attentats a frappé un quartier d’hôtels de passe, de karaokés et de marchands.

Une bombe pour « nettoyer »

De nombreux témoignages validés par les vidéos des téléphones mobiles ont montré des torches humaines, victimes des bombes, qui couraient et hurlaient devant les bars visés par l’attaque. Le décor est chaotique, les devantures brûlent, les gens courent dans tous les sens. À la sortie d’un bar à hôtesses, un témoin a filmé un homme à moitié nu, étendu dans la rue, les vêtements roussis et déchiquetés.

Cinq personnes ont été tuées dans les bombardements, dont quatre Malaisiens, environ 110 ont été blessées, certaines grièvement. Si les insurgés islamistes visaient seulement les hommes pécheurs, ils ont fait peu de cas de ce petit garçon malaisien de trois ans décompté parmi les morts.

Il était une fois le Patani

L’attaque a surpris tout le monde, même certains fanatiques musulmans plus prompts à décapiter les moines bouddhistes ou à transformer en torche les chefs de village en pleine rue. Même si les touristes malaisiens avaient souvent été la cible des djihadistes, jamais de telles attaques si meurtrières ne s’étaient manifestées auparavant.

Pire encore, elles reflètent un comportement de plus en plus agressif, totalitaire, extrémiste de la part des djihadistes. Sans la moindre lueur d’espoir de pourparlers pour la paix à la clé.

Il y a quelques mois, les militaires thaïlandais ont eu connaissance d’une réunion secrète tenue par les séparatistes dont le seul but est de rétablir un sultanat, le Patani. Au tournant du XXe siècle, la Thaïlande (alors appelée Siam), avait envahi le petit royaume où dominaient les musulmans et les habitants d’ethnies diverses et variées.

Plus d’un siècle plus tard, la résistance armée s’oppose toujours aux règles imposées par la Thaïlande.

Depuis une déclaration en 2004 de reprise du djihad, plus de 4 700 personnes ont trouvé la mort. En 2007, année particulièrement sanglante, les djihadistes ont fait 91 victimes à coup de bombes. Et 13 bombes ont éclaté, cette même année contre des troupes américaines et les alliés en Afghanistan.

Cette nouvelle vague de jeunes militants, beaucoup plus agiles et assoiffés de sang, semble moins disposer à négocier avec l’armée thaïlandaise.

Plus de pourparlers

Des pourparlers de paix, quasi secrets, semblaient prometteurs il y a quelques mois. Ils n’ont pas abouti. Kasturi Mahkota, un membre senior du groupe musulman de l’organisation séparatiste Patani United Liberation, l’a annoncé : « C’est fermé. C’est fini. Maintenant, à ce stade, il n’y a pas d’accord de cessez-le-feu. » Au téléphone, depuis son domicile en Scandinavie où il s’est réfugié, il précise : « Nous n’allons pas nous rendre. Nous n’allons pas leur montrer la moindre marque de bonne volonté. »

D’après un rapport publié cette semaine et réalisé par Zach Abuza, expert auprès d’un Institut d’études de sécurité, Kasturi et d’autres dirigeants de l’ancienne génération ont proclamé une alliance avec les milices de l’insurrection, BRN-C. Ils ont ainsi conjointement revendiqué la responsabilité de 80 % des attaques. Toujours d’après ce rapport, les séparatistes sont constitués par « quelques exilés en Malaisie et en Europe, qui n’ont ni corps constitué sur place ni légion de fidèles ».

Manipulés par les seigneurs de la meth ?

Les vrais tueurs abhorrent l’idée de négociation. Ils sont aussi plus radicaux que jamais, a déclaré Sunai Phasuk, un chercheur à l’Observatoire des droits de l’homme, qui a étudié l’insurrection pendant plus d’une décennie. Il précise qu’il s’agit d’une véritable « guerre de libération, les insurgés ne croient pas en la coexistence avec la population thaïlandaise. Ils ont pour objectif de gagner la guerre en nettoyant la Thaïlande des Malaisiens non musulmans ».

Les musulmans de Malaisie, qui partagent les coutumes et la langue des indigènes, dans le territoire des insurgés, sont rarement attaqués en Thaïlande – à moins qu’ils ne traînent dans les lieux dits de « débauches » – par les radicaux djihadistes.

Sunai explique qu’« ils trouvent une justification idéologique à cibler les lieux de “perdition” : les bordels, les karaokés, les bars, les discothèques. Ils veulent envoyer un message : “En tant que musulman, vous ne devez pas vous salir par ces comportements dégradants” ».

Les autorités thaïlandaises, elles, voient plus de haine que d’idéologie dans le comportement des insurgés. Les policiers sont habilités à les traquer comme des criminels ou des contrebandiers. Quelques heures après les attentats du Golok Su-Ngai, un officier supérieur a annoncé, sans guère de preuve, que les attentats étaient des représailles qui répondaient à une saisie de 100 000 pilules de méthadone réalisée une semaine auparavant.

Que l’on tienne les rebelles pour de simples criminels ne plaît pas vraiment aux autorités thaïlandaises bouddhistes : pour elles, il s’agit d’une armée de quelque 8 000 séparatistes qui pensent qu’Allah pardonne leurs meurtres. Les considérer comme des trafiquants de drogue offense la piété des insurgés : un musulman peut difficilement se prévaloir de rectitude s’il vit de la contrebande de stupéfiants. Mais tout comme les talibans financent leurs attaques avec l’héroïne afghane sans qu’elle ne remette en cause la pureté de leur djihad, les insurgés thaïlandais, au dire des spécialistes, sont liés au trafic de drogue.

Sunai précise que « certains sont financés par les entreprises parallèles, comme les meurtres commandités, la contrebande de drogue et le trafic d’êtres humains. Ce qui ne signifie pas qu’ils n’ont pas, aussi, des motifs politiques. Ils peuvent être payés pour lancer des attaques à la demande des seigneurs de la drogue qui sont mécontents de l’application des lois. Et ainsi font-ils d’une pierre deux coups. »

Promesses thaïlandaises non tenues

Les pourparlers de paix apparaissent futiles, les djihadistes se montrent de plus en plus arrogants, les espoirs de règlement de ce conflit avec les insurgés en Thaïlande paraissent sombres.

Beaucoup d’indigènes thaïlandais, environ 15 % de la population, ont stocké des armes et réuni des milices bouddhistes. Les autres ont simplement fui la région.

Une lueur d’espoir est toutefois apparue il y a quelques moi, lorsque le Premier ministre Thaksin Yingluck, alors en campagne électorale, s’est rendu dans la région, au cœur d’un quartier de bordels, et a promis de concéder aux musulmans locaux une zone semi-autonome et un plus grand pouvoir politique.

Mais après sa victoire électorale en juillet, le cabinet du nouveau Premier ministre a oublié sa promesse. D’éminents universitaires (non séparatistes) ont fait pression sur lui pour honorer son engagement de campagne. « Je pense que c’est fini, opine Kasturi, c’était juste pour l’élection. Maintenant, ils n’osent pas en parler. »

« Pas de négociations avec nos ennemis »

Entre l’ancienne et la nouvelle vague des militants, la différence est telle qu’il semble compliqué, pour les autorités thaïlandaises, de trouver un compromis avec ces jeunes. Ils leur sera impossible d’entamer de réelles discussions ou de faire passer des messages à travers des déclarations publiques puisque cette génération musulmane n’utilise pour seul langage que la violence et les menaces écrites sur des libelles abandonnés sur les dépouilles de leurs victimes.

Dans un mémo que s’est procuré l’Observatoire des droits de l’homme, il est écrit qu’« il n’y aura pas de négociations avec nos ennemis. Nous n’accepterons aucun compromis. Nous n’allons pas débattre au Parlement. Nous allons purger tous les infidèles siamois de notre territoire. Et purifier les terres de notre religion et la culture… Nous allons établir notre pays comme un pays musulman qui sera reconnu internationalement. »

 

Global Post/Adaptation PN – JOL Press

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