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To live and [let] die

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Le cas du docteur Nicolas Bonnemaison, soupçonné d’avoir pratiqué une euthanasie active sur sept patients en fin de vie, pose une nouvelle fois la question, pour les malades du droit à mourir et, pour les médecins, celui d’accéder à leur demande.

Derrière cette question apparemment si simple, se pressent mille autres qui la rendent infiniment plus complexe. Comme est évidemment complexe toute considération sur la vie et la mort.

Aujourd’hui – la répétition des affaires d’euthanasie le démontre –, il est patent que le cadre législatif français de l’accompagnement des mourants est inadapté.

Laisser mourir…

Et pourtant : ici comme presque partout en Europe ou en Amérique du Nord, il est respectueux de la déontologie médicale, est censé protéger les patients de l’acharnement thérapeutique, pose comme postulat absolu la lutte contre la douleur, prend en compte le cas d’un malade conscient et celui qui ne l’est plus…

Mais il repose sur un parti pris intangible, source de toutes les contestations : on peut laisser mourir, pas faire mourir.

Dans un certain nombre de situations, l’opposition entre l’euthanasie « passive » et l’euthanasie « active » apparaît ainsi de plus en plus mince, de plus en plus spécieuse aussi. À quoi bon prolonger de quelques heures une existence qui n’est déjà plus une vie ?

En Suisse, seul le suicide assisté est légalisé

En Europe, seuls les Pays-Bas et la Belgique ont formellement légalisé l’euthanasie. La Suisse, que l’on cite souvent en la matière, interdit en réalité l’euthanasie active mais autorise l’assistance au suicide. Partout sur la planète, quelle que soit la législation en vigueur, on est démuni lorsque le patient, inconscient, ne peut lui-même revendiquer sa fin.

Au-delà du cas franco-français, le docteur Bonnemaison a rassemblé derrière lui la foule considérable de ceux qui pensent que donner la mort peut parfois constituer une preuve d’humanité. Il aura face à lui, ici comme ailleurs, ceux qui estiment qu’une décision aussi grave ne peut être prise par un seul individu, sans concertation avec les familles et l’équipe soignante.

Tous s’accorderont sur la nécessité de marquer clairement la différence entre la responsabilité du médecin et son omnipotence.

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