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Wilkinson, l’infatigable

À 32 ans, le meilleur buteur du XV de la Rose n’a pas dit son dernier mot. Au contraire, à en croire ses dernières performances avec l’équipe de Toulon, qu’il a rejointe de Newcastle en 2009, Jonny Wilkinson pourrait bien faire pencher la balance pour l’équipe d’Angleterre cette année.

 

Perfectionniste obsessionnel

Rigoureux, combatif, infatigable travailleur. La quantité de blessures que Wilkinson a accumulées ces dernières années est à la mesure de l’effort fourni.

Maniaque, sans doute l’est-il un peu. Toujours le premier sur le terrain pour s’entraîner, et souvent le dernier à le quitter, Wilkinson ne compte pas sa peine. À tout point de vue, il est perfectionniste, mais sans doute obsédé par le succès. N’en fait-il pas trop ? Sans doute un peu : en 2008, il se convertit au bouddhisme, pour surmonter sa phobie de l’échec !

 

Une famille sportive

Né à Frimley, dans le comté du Surrey, Jonathan Peter Wilkinson commence à jouer au rugby à quatre ans. Rien d’étonnant – dans sa famille, la pratique sportive est une affaire sérieuse. Sa mère joue au squash avec le comté, son père est un ancien joueur de cricket et son frère pratique lui aussi le rugby à XV. Dès le plus jeune âge, Jonny prend goût à l’effort et à la compétition.

Après l’obtention d’un A-level en biologie, en chimie et en français, l’étudiant hésite à entrer à l’université de Durham. À la demande de son entraîneur de rugby au collège, il part jouer pour l’équipe des Newcastle Falcons et embrasse une carrière professionnelle.

 

Recordman insatiable

Dès sa première saison à Newcastle, Jonny Wilkinson est champion d’Angleterre (1997-1998). Il devient très vite la star incontournable de l’équipe, et remporte deux fois la Coupe d’Angleterre, en 2001 et en 2004.

En 1998, il rejoint l’équipe nationale. Dès lors, l’accumulation des records nationaux et mondiaux va faire de lui le plus grand marqueur de points de l’histoire de l’équipe d’Angleterre, du Tournoi des Six Nations, et de la Coupe du monde.

Son heure de gloire ? Le 22 novembre 2003, dans les arrêts de jeu de la finale de la Coupe du monde contre l’Australie, alors qu’il reste 26 secondes à jouer : « Wilko » marque un drop inespéré. Il est champion du monde. Naturellement, cette même année il est nommé sportif de l’année par la BBC et reçoit l’Ordre de l’Empire britannique.

 

La renaissance à Toulon

Après plusieurs années marquées par les blessures, Wilkinson revit sous la tunique toulonnaise. En contrat au RC Toulon depuis 2009 (contrat récemment prolongé jusqu’en 2013), son corps tient et son talent intact est un régal pour ses partenaires qu’il mène en finale du Challenge européen 2010.

Cette forme retrouvée donne le moyen à l’ex-champion du monde de revenir en sélection nationale, avec laquelle il gagne le Tournoi des Six Nations en 2011.

 

Un joker prestigieux

Avec l’éclosion du prodige Toby Flood, cette année Wilkinson sera pour la première fois un remplaçant, sans amertume de la part du vétéran : « À l’avenir, [Toby Flood] sera un des leaders de l’Angleterre, et il aura une influence immense », dit-il de son jeune coéquipier.

Mais à quelques jours du début de la Coupe du monde 2011, Wilkinson ne revient pas pour une tournée d’adieux, et n’a rien perdu de sa combativité : « C’est en vous, cette flamme ne s’éteint pas, confie-t-il. Les gens compétitifs restent des gens compétitifs. Pour moi, la défaite est l’une des choses les plus difficiles à vivre. »

Titulaire ou remplaçant, le joueur dispose d’une expérience et d’un sang-froid capables de décider du sort d’un match. Son style, tout de flegme britannique, élégant, en impose aux équipes adverses : lors de chaque tir au but, le joueur adopte la même attitude, poings serrés devant lui, comme s’il tenait le ballon entre ses mains. Et à chaque fois (ou presque), il fait mouche.

 

Anecdote

Lorsque Jonny « boit un coup », les journaux sportifs d’outre-Manche en font leur une !

Abstème depuis le plus jeune âge, Jonny Wilkinson a rompu avec l’habitude de toute une vie après la défaite 15-6 contre l’Afrique du Sud en finale de la Coupe du monde 2007 : « C’était la première fois depuis des années, et ça m’a semblé être le bon moment et la bonne chose à faire », écrivit-il dans sa rubrique du Times.

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