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Berlusconi subit la pression de l’Europe

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[image:3,l]Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont rencontré Silvio Berlusconi en marge du sommet des chefs d’État et de gouvernement européens, consacré à la recherche de solutions capables d’éviter la propagation de la crise de la dette grecque à l’Italie ou à d’autres économies européennes fragiles.

Si l’économie italienne s’effondre, l’euro pourrait ne pas y survivre et le monde entier pourrait plonger dans une récession majeure. Le gouvernement Berlusconi n’a pas assez agi pour encourager la productivité de son économie et réduire une dette publique qui s’élève à 1,9 milliard d’euros, 120 % de son PIB. « L’Italie est un membre important de la zone euro, et c’est ça qui donne à ce pays un niveau élevé de responsabilité, disait Angela Merkel lors de cette conférence de presse. Je pense que nous pouvons avoir une discussion amicale sur le sujet. L’Italie est une importante puissance économique, mais elle a aussi une énorme dette publique qu’elle doit réduire de manière efficace. » Avant de répondre, la chancelière et le président s’étaient regardés en silence, comme pour ne pas décider à qui reviendrait l’honneur de réagir en premier à cette question délicate…

Trouver une solution avant la contagion

[image:2,s]En tant que dirigeants des deux plus importantes économies d’Europe, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont été les deux acteurs principaux de la recherche de solutions pour enrayer la crise de la dette, qui s’est intensifiée cette semaine avec la montée des craintes de voir le cas de la Grèce devenir contagieux.
Les leaders européens se rencontreront de nouveau mercredi 26 octobre, un sommet arrangé au dernier moment lors duquel ils espèrent se mettre d’accord sur un plan en trois points qui impliquerait que les banques acceptent de perdre plus de 50 % de l’argent qu’elles ont prêté à la Grèce. Les banques sont également susceptibles de faire l’objet d’une recapitalisation d’environ 110 milliards d’euros afin de créer un tampon contre les turbulences des marchés. Pour protéger certaines économies, comme l’Espagne ou l’Italie, contre la crise, le plan prévoit également le renforcement du Fonds européen de solidarité financière à hauteur de 440 milliards d’euros.

Les pays en difficultés font des efforts, seule l’Italie traîne

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont salué les efforts consentis par les gouvernements espagnols, portugais et irlandais à travers l’adoption de mesures d’austérité visant à réduire leur dette et prévenir une crise de type grec. Ces comparaisons ont permis de justifier les efforts urgents que devait consentir le gouvernement italien. Les responsables européens pensent que l’Italie est en train de reculer sur la mise en œuvre des 54 milliards d’euros de coupes budgétaires et de réformes annoncées en août, au moment où la Banque centrale européenne a déclaré soutenir le pays en rachetant sa dette sur les marchés.
« Nous appelons vraiment les autorités italiennes à réaliser un effort majeur », a déclaré Herman Van Rompuy, président du Conseil européen qui préside ces sommets. Il a ajouté que l’UE avait demandé plus de « détails sur les mesures envisagées et un calendrier précis » pour être sûr que l’Italie mette ses finances sous contrôle.

Une politique d’efforts serait en marche

[image:1,s]Silvio Berlusconi a répondu à ses interlocuteurs dans un style qui le caractérise. « Durant toute ma vie, je n’ai jamais raté un examen », a-t-il dit en plaisantant aux journalistes présents lors du sommet de l’UE. Le ministre des Finances italien a, lui, insisté sur l’équilibre du budget pour 2013, une priorité.

Les leaders européens ont, pour leur part, souligné l’importance de trouver un accord mercredi 26 octobre. Angela Merkel s’est montrée réaliste en insistant sur l’idée que même un accord ne sera pas une solution miracle. « Mercredi ne sera pas l’étape finale. Il y a une succession d’étapes qui doivent être franchies. Nous avons certaines choses à faire mercredi, mais le cas de la Grèce doit sera réglé sur un plus long terme. »

La dette dominera le sommet du G20, les 3 et 4 novembre à Cannes. Les chefs d’État ou de gouvernement des 19 pays les plus riches, plus l’UE, sont attendus au tournant. Il leur faudra, enfin, prendre les décisions qui s’imposent afin que la crise de la zone euro ne se répande pas au reste de l’économie mondiale.

 

GlobalPost/Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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