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Bientôt 7 milliards…

Une planète trop petite


« Qu’allons-nous faire quand nous serons 9 ou 10 milliards ? Aller sur Mars ? Sur la Lune ? » Interrogeait Michelle Bachelet, l’ancienne présidente du Chili et désormais sous-secrétaire générale et directrice d’ONU Femmes, la dernière organisation créée par les Nations unies. « Nous allons vraiment affronter de grands soucis. La planification familiale est un enjeu fondamental. »


Ses commentaires intervenaient dans le cadre de débats organisés par le forum Aspen pour la santé mondiale, « 7 milliards : des discussions s’imposent ». Ces débats, créés en partie par l’Agence américaine pour le développement international, se concentrent la plupart du temps sur les questions de santé mondiale. L’événement de mercredi n’a pas changé la règle.


La solution : le planning familial ?


« Le planning familial est impératif pour répondre à de nombreux enjeux » déclarait Madame Bachelet à l’institut Aspen. « Regardez la mortalité maternelle. Chaque jour, 1 000 femmes meurent à cause de complications durant leur accouchement. C’est inacceptable. Nous sommes au XXIe siècle. Nous savons exactement ce que nous avons à faire. […] Qui sont celles qui meurent ? Ce sont les jeunes femmes, de 15 à 24 ans. Si nous permettons aux jeunes filles d’aller à l’école le plus longtemps possible, nous empêcherons les mariages forcés. Avec le planning familial, si une femme décide, de son plein gré, combien d’enfants elle veut avoir, nous lui permettront de faire ce qu’elle veut. La planification familiale est essentielle à mes yeux. C’est un droit fondamental. Si une femme voit ses droits respectés, cette femme pourra faire ses propres choix. »


Préférence aux garçons


[image:2,s]La question des inégalités entre les sexes a également été abordée. Notamment sur l’usage de l’avortement sélectif. Une femme peut avorter en fonction du sexe de l’enfant qu’elle attend. Dans certains pays, notamment l’Inde, on a constaté un nombre très élevé de naissances de garçons.


 « Les pays se trouvent maintenant dans une impasse. Plusieurs générations de jeunes hommes cherchent une partenaire. Dans certains villages, ça devient presque dramatique, cinq garçons pour une fille. La vie va leur donner une douloureuse leçon », disait Vaira Vike-Freiberga, ancienne présidente de la Lettonie et membre du Conseil des responsables mondiaux pour la santé reproductive.


Donner leur place aux femmes


Michelle Bachelet a souligné un autre facteur d’inégalités des sexes : « Même dans les pays les plus développés, les femmes sont minoritaires dans les prises de décisions. Chaque fois qu’un enfant est malade, ou que quelqu’un doive prendre soin d’une personne âgée, c’est une femme qui s’en occupe. » Si ça ne change pas, ajoute-t-elle, « il sera vraiment très difficile, pour des raisons culturelle, politiques et structurelles, de changer la manière dont la société peut offrir aux femmes de vraies opportunités ».


La dernière estimation du nombre de femmes qui n’ont pas accès à des services de planning familiaux dans les pays en développement : 215 millions.


 


Global Post/Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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