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Deux poids, deux mesures

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Un coup d’œil aux titres les plus diffusés en Israël pour vérifier la façon dont la libération de Gilad Shalit a été présentée aux Israéliens. D’un côté, l’édition mondiale du New York Times, l’International Herald Tribune, de l’autre le Jerusalem Post.

 

Priorité à l’émotion

[image:2,s]Un Jerusalem Post qui a pris ce titre à partir de 1950, pour marquer l’indépendance d’Israël. Longtemps à la gauche de l’échiquier israélien, il se ralliera au Likoud et au centre droit après son rachat par le Canadien conservateur Conrad Black.

Sa une : avant tout un focus sur la famille réunie [« La famille Schalit réunie au terme de cinq années »]. Les « papiers » et la photo décrivent la fin du cauchemar des proches d’un Gilad « hâve, pâle ». Du coup, les « parrains politiques » de sa libération, et qui espèrent bien en tirer profit, Nétanyahou et Ehoud Barak (Premier ministre et ministre de la Défense), n’apparaissent qu’en miniature à droite de la page : c’est la même image que choisit l’International Herald Tribune, mais dans un format beaucoup plus confortable. Ce qui occupe en revanche la majorité de la page du JPost, sous la petite photo, est cet appel de caractère publicitaire de voteforjerusalem.com, adressé aux 200 000 citoyens américains résidant en Israël qui éliront en 2012 le président des États-Unis. Son credo : ce sont les minorités de cet ordre qui font pencher la balance… en faveur du candidat pro-israélien.

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Les Palestiniens aussi

[image:3,s]Du côté de la presse anglo-américaine internationale, peu de place à l’émotion, ou plutôt place aux deux émotions. L’image numéro 1, sur deux colonnes à la une, zoome sur les pleurs d’une Palestinienne libérée qu’embrasse un père ou un mari. Immédiatement en dessous, l’image « politique » d’un Gilad Shalit souriant entre deux « éléphants » de la politique israélienne, ses « libérateurs », Nétanyahou et Barak. Le père de Gilad, Noam, est bien là, mais plus éloigné de son fils : protocole oblige. Quant au papier de une, il choisit, lui, la face sombre de l’affaire : « Israël et Hamas se renvoient les accusations de torture et de mauvais traitements de leurs prisonniers respectifs ».

[image:5, s]Émotion et guerre : la libération d’un soldat israélien contre celle de centaines de Palestiniens, c’est du bonheur pour les intéressés et un pari diamétralement opposé pour les ennemis jurés : avec le rappel que l’avenir de la Palestine et d’Israël se joue aussi au cœur des instances des maîtres du monde.

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