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Gilad Shalit : le récit de sa libération

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C’est un outrage pour les médias israéliens à qui on avait fait promettre de rester à l’écart de l’ancien prisonnier et de sa famille pour préserver leur intimité. Par cette manœuvre, le gouvernement égyptien a sans doute voulu s’assurer de mettre sous la lumière des projecteurs son rôle dans les négociations finales pour la libération du soldat, même s’il faut, pour cela, s’attirer la colère d’Israël.

Malgré cela, cette première apparition du sergent première classe Shalit, après 1 939 jours, est apparue comme miraculeuse en Israël.

Le retour de l’enfant prodigue

Dès la première image, le peuple s’est enflammé. Les doutes concernant son état qui s’étaient propagés dans tout le pays à l’approche du jour J se sont évaporés. Bat-Chen, 24 ans, un voisin de la famille, s’est exclamé « Maigre, blafard, peu importe ! C’est Gilad ! C’est sa voix ! Il bouge ses mains. Il marche. C’est vraiment lui. »

Ses réponses lors de l’interview égyptienne provoquent un énorme soulagement. « Il va bien. Ses réponses sont raisonnables. Il est sain », rapporte un correspondant pour la radio de l’armée israélienne. Lorsqu’il a appris par les journalistes égyptiens que plus de mille Palestiniens allaient sortir des prisons israéliennes, Shalit eut ce mot, « Je serai heureux pour eux s’ils ne reviennent pas se battre contre nous. J’espère vraiment que cet échange apportera la paix. »

Une manœuvre minutée

L’échange, réglé à la minute près, s’est finalement déroulé sans incidents majeurs. Un détail néanmoins, deux femmes, libérées et expédiées à Gaza par le premier convoi, ont refusé de retourner chez elles, et ont demandé refuge à l’Égypte qui le leur a accordé. 550 autres prisonniers seront libérés dans deux mois.

Après un examen médical à la frontière sud du pays, on donne un téléphone à Gilad pour qu’il puisse appeler ses parents. Puis un hélicoptère vient le chercher pour l’emmener sur la base navale de Tel Nof. Après l’atterrissage, il est salué par le Premier ministre et le chef des armées, il est ensuite escorté dans une salle privée dans laquelle sa famille proche l’attend depuis très tôt le matin.

Échange historique

Voilà 26 ans qu’Israël n’avait pas vu un soldat prisonnier revenir vivant chez lui, le sentiment de soulagement est palpable, la plupart des Israéliens sont devant leur télévision, des roulements d’applaudissements explosent partout lorsque Shalit apparaît pour la première fois.

Le gouvernement égyptien n’est pas le seul à vouloir tirer profit de cet échange de prisonniers. En rencontrant Noam et Aviva Shalit, les parents du jeune soldat, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a laissé échapper un « Je ramène votre fils à la maison. » Plus tard, il dira à la presse : « Depuis mon élection comme Premier ministre il y a deux ans et demi, j’ai tout fait pour ramener Gilad Shalit chez lui. J’ai tenu ma promesse. »

Netanyahou en a profité également pour adresser un message à toutes les familles victimes des prisonniers palestiniens libérés qui ont fait part récemment de leurs angoisses. Une pétition de dernière minute envoyée à la cour suprême, afin d’empêcher cet échange, a été rejetée la nuit dernière.

 

Global Post/Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

 

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