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Information «officielle»

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On n’attendra pas de la part de La Presse de Tunisie des accroches très révolutionnaires. Le quotidien créé en 1936 à Tunis par Henri Smadja, celui-là même qui créera Combat à Paris, deviendra très vite, après l’indépendance, la « voix » bourguibienne », le « journal officiel » de la République. À 9 jours des élections de l’après Ben Ali, toute la une de La Presse tresse les mérites – sans doute justifiés – de la « Haute instance », en position de gouvernement provisoire.

Hommage appuyé

« Elle nous quitte la tête haute… », entonne l’éditorialiste dont la conclusion glorifie Yadh Ben Achour, le juriste emblématique de l’après Ben Ali, dont la commission de réforme des textes fusionne avec les représentants des partis au sein du Conseil pour la protection de la révolution. L’assemblée deviendra la « Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique ».

Optimisme sportif

« Mission accomplie », « À un rythme soutenu », autant de manchettes dans le ton d’une presse déjà entièrement à la disposition du pouvoir à venir. Du reste, le général Boubaker Benkraiem entame un feuilleton consacré à la « Spécificité de l’Armée tunisienne ». La colonne des sports, indissociable des nationalismes, est à son tour dans le ton : « Sur la vague de l’enthousiasme », titre-t-on à propos des coupes africaines des clubs. « Du cœur et des nerfs », renchérit-on du côté du CA, le Club Africain. « Confiance… » Enfin la colonne « international » s’intéresse au voisin libyen.

Quel « automne tunisien » ?

Ni par sa rigidité aux titres « étroitisés » ni par le ton consensuel, La Presse de Tunisie ne préfigure l’information « révolutionnaire » qui devrait irriguer l’institutionnalisation d’une révolution qui s’est, pour l’heure, contentée de déposer le dictateur, dans le mérite absolu de l’économie des morts.

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