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La descente en enfer du petit paradis de Lamu

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[image:1,l]La douce retraite de Marie Dedieu

Marie Dedieu, une française de 66 ans, a été enlevée dans la nuit de vendredi à samedi, à son domicile sur l’île de Manda, en face de celle de Lamu, par dix hommes armés apparemment très bien renseignés. Ses ravisseurs, soupçonnés d’être membres des milices rebelles islamistes d’Al Shabaab, l’ont emmenée en Somalie voisine, semble-t-il dans le petit village côtier de Ras Kamboni. Des ravisseurs ont été blessés lors d’échanges de tirs avec deux navires kenyans qui tentaient de les arraisonner.

[image:2,s]La Française, qui se déplace en fauteuil roulant et était sous traitement médical, vivait depuis une quinzaine d’années dans l’archipel de Lamu, où elle était parfaitement intégrée à la vie locale. Plusieurs personnes travaillaient à son domicile, notamment pour l’aider dans ses déplacements.

Dimanche 2 octobre, un des employés de maison de la Française a été arrêté et il est depuis interrogé par la police. Il est soupçonné de complicité avec les ravisseurs.

Un précédent inquiétant

Ce kidnapping intervient trois semaines seulement après qu’un couple britannique a été attaqué plus au nord dans le village touristique de Kiwayu. Des tireurs ont tué David Tebbutt et emmené sa femme, Judith. Ils l’ont conduite, elle aussi, de l’autre côté de la frontière somalienne.

Les tirs occasionnés par l’opération de samedi a été entendue depuis Manda et notamment à la très huppée Shela Beach, destination fétiche de la princesse Caroline de Monaco, Naomi Campbell, Robert de Niro et tant d’autres touristes.

Les forces de sécurité kenyanes en échec

Deux patrouilleurs des garde-côtes et un hélicoptère de la police ont pourchassé les ravisseurs, et ont donc été amenés à engager le feu, selon le ministre de la Sécurité intérieure kenyan George Saitoti. Il a précisé que plusieurs ravisseurs ont été blessés même s’ils sont parvenus à rejoindre le territoire somalien dans leur bateau à moteur.

« Tous les efforts ont été entrepris pour sauver cette femme, a assuré Saitoti. Le ministre du Tourisme du Kenya Najib Balala en a appelé à l’assistance internationale pour aider son pays à sécuriser la frontière avec la Somalie.

Résoudre la question somalienne

[image:3,s]« Le cœur du problème, c’est la Somalie et les éléments criminels qui parviennent à s’infiltrer dans notre pays », a déclaré le ministre à la BBC, avant d’ajouter : « Quoi que nous fassions, sans le soutien de la communauté internationale pour traiter la question de la situation en Somalie, il nous sera impossible de contrôler cette frontière. »

Un coup dur au tourisme local

Ces deux enlèvements sont des coups durs portés à l’île de Lamu et à sa réputation de destination touristique enchantée au large de la côte nord du Kenya et, en apparence, éloignée des troubles qui agitent la Somalie voisine.

En plus des kidnappings, on rapporte à Lamu que des gangs somaliens, à bord de bateaux, ont été aperçus, au moins deux fois en dix jours, non loin de Kiwayu. Et, en conséquence, cette station balnéaire de 18 petites villas a été fermée.

Une zone à éviter

Des appels à la vigilance ont déjà été lancés et les voyagistes ont insisté auprès du gouvernement kenyan pour qu’il lance une vaste opération de sécurisation pour empêcher les gangs de s’approcher des zones touristiques. La France a conseillé à ses ressortissants d’éviter cette région. « Il est conseillé de ne pas se rendre sur l’archipel de Lamu ainsi que dans la région proche de la frontière somalienne », indique le ministère des Affaires étrangères sur son site Internet. Un exemple français que d’autres pays occidentaux devraient suivre sans tarder.

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