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La politique étrangère, un incontournable de la campagne

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Il y a la guerre en Afghanistan et puis, bien sûr, il ya aussi les restes de la guerre en Irak. Neuf ans déjà… ou presque et 4 477 militaires tués – 47 depuis janvier dernier – et quelques milliers de blessés. Des bilans incomplets si l’on ne mentionne pas les trop souvent oubliés, les plusieurs dizaines de milliers – on ne connait même pas le chiffre avec certitude – de civils afghans et iraquiens morts pendant ces deux guerres.
Les hommes et les femmes qui espèrent être élus à la tête des États-Unis en novembre prochain feraient bien de se souvenir de la mise en garde du philosophe américain George Santayana, « Ceux qui ne peuvent pas se rappeler le passé sont condamnés à le répéter. » Cette petite phrase n’a jamais été aussi vraie face aux défis que doivent relever les États-Unis aujourd’hui.


La présidence, une ouverture forcée sur le monde


Avant son entrée à la Maison-Blanche en janvier 2001, George W. Bush n’avait pas beaucoup voyagé à l’étranger. Sa campagne électorale n’avait tourné qu’autour de questions intérieures comme la baisse des impôts et l’amélioration de l’éducation. Mais, la destinée en a voulu autrement en réservant à Bush Jr un tout autre programme. La politique étrangère est vite devenue son sujet principal. Il reste comme un des rares présidents dans l’histoire des présidents américains à avoir déclaré deux guerres.
Seul James Monroe (1817-1825) et Andrew Jackson (1829-1837) avaient égalé ce triste record de deux guerre entamées durant leur présidence, deux également, mais ces guerres se déroulaient sur le territoire américain et dans une Amérique bien différente : les guerres indiennes (1817-1821) et la première guerre séminole sous Monroe, puis la guerre de Black Hawk (1832) et la deuxième guerre séminole (1835-1842) sous Jackson.


Après la Deuxième guerre mondiale, on s’est vite rendu compte que ce qu’un candidat privilégie pendant qu’il fait campagne, ce qu’il souhaite faire pour le pays, n’ont pas beaucoup d’importance puisque ce sont, de fait, les événements dans le monde qui s’invitent à l’intérieur des frontières américaines et dictent les ordres du jour présidentiels.


L’histoire des présidents américains, une affaire de guerres


[image:2,s]John F. Kennedy frôla la catastrophe nucléaire après la crise des missiles de Cuba, le fameux épisode de la « Baie des cochons » – et donna le top départ au long cauchemar du Vietnam.
La présidence de Lyndon Johnson fut ruinée par cette même guerre du Vietnam. Las, il suscita l’incompréhension en ne se représentant pas pour un deuxième mandat.
Plus que ses deux prédécesseurs, Richard Nixon cultivait un intérêt profond pour les affaires mondiales, une de ses plus grandes réalisations fut sans doute la réouverture du dialogue avec la Chine communiste. Et puis, il mit également fin à la guerre du Vietnam. La carrière politique de Jimmy Carter prit fin dans le désert de sable d’Iran avec la tentative de libération des otages américains à Téhéran.
La présidence de Ronald Reagan fut ternie par les interventions en Amérique centrale et l’invasion de la petite île de Grenade. Mais ce fut le bombardement à Beyrouth, il y a 28 ans, qui donna à Reagan sa leçon la plus dure en termes de relations extérieures. Des camions piégés explosèrent devant deux bâtiments des forces militaires françaises et américaines, 241 marines moururent. Ce fut le jour le plus meurtrier pour le corps des marines depuis la bataille d’Iwo Jima pendant la Deuxième guerre mondiale. Evidemment, à son crédit, sa gestion des relations américano-soviétiques et sa fermeté bienveillante qui permit d’encourager l’évolution réformiste de son homologue, Mikhaïl Gorbatchev.
Le président George H. W. Bush entraîna les États-Unis dans la première guerre du Golfe en 1990 dont les conséquences se font encore sentir. Seul Bill Clinton réussit à éviter tout conflit militaire notable, même si les Américains furent engagés dans des opérations en ex-Yougoslavie, en Bosnie, Serbie et Kosovo.
Le président Obama hérita, pour sa part, de la guerre en Irak et en Afghanistan, et plus généralement de la lutte contre la menace islamiste. Même s’il a rapatrié le gros des forces américaines d’Irak, il a en revanche développé l’implication des forces en Afghanistan.


Les États-Unis au cœur du monde


[image:3,s]Il est indéniable que l’Amérique rencontre d’importants dysfonctionnements chez elle, à commencer par sa faible et hésitante économie. Les manifestants occupant Wall StreetOccupy Wall Street – symbolisent les doutes que ressentent les Américains concernant leur avenir, et plus largement le système dans lequel ils doivent vivre.
Désormais, dans un monde globalisé, les tensions mondiales vont devenir toujours plus prépondérantes : si elles n’occupent pas déjà une place centrale dans le programme du prochain président, ils seront plus que jamais contraints de les prendre en compte et de démontrer qu’ils les maitrisent. C’est pourquoi il est si important, durant les douze prochains mois, que les présidentiables soient amenés à débattre des grandes questions étrangères du moment. Le rôle des États-Unis dans le monde, et l’impact du monde au sein des États-Unis, n’ont jamais été aussi importants et ils le resteront dans les années à venir.


GlobalPost/Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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