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La résilience des économies africaines face à la crise

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L’Afrique a atteint un niveau de croissance impressionnant cette année. Depuis les derniers rapports régionaux du Fonds monétaire international, l’Afrique subsaharienne devrait afficher une croissance de 5 % en 2011. Et les perspectives pour 2012 sont encore plus encourageantes, avec des prévisions de croissance moyenne autour de 6 %.

Le FMI reste prudent : la volatilité financière mondiale pourrait nuire à l’Afrique

Ces gains positifs sont encore plus impressionnants lorsqu’on les compare à la récession connue par d’autres parties du monde, notamment l’Europe.

Néanmoins, Antoinette Sayeh, directrice du FMI pour l’Afrique, lors d’une interview à la BBC, avertit que la volatilité financière mondiale pourrait nuire à l’Afrique, en provoquant une baisse des exportations, une diminution des investissements étrangers et de l’aide. L’inflation, poussée à la hausse par les produits alimentaires et les carburants, pourrait également devenir une préoccupation.

Un double défi pour les gouvernements africains

D’après Sayeh, les gouvernements africains devraient « trouver un juste équilibre entre “relever les défis posés par une forte croissance” et “se préparer à conjurer les effets néfastes d’une autre récession mondiale” ».

Les pays africains à revenu intermédiaire, notamment l’Afrique du Sud, n’ont pas connu le même succès, en atteignant une croissance d’à peine 3,5 % en 2011.

L’Afrique a été touchée par des taux élevés de chômage et de dette intérieure, une confiance fragile des consommateurs et une faible demande en provenance de l’Europe.

Les prévisions roses sur une persévérance de la croissance en Afrique supposent que l’économie mondiale retrouve une partie de son élan positif dans les prochains mois. Sinon, les économies de l’Afrique pourraient être affectées et leur croissance pourrait ralentir.

Selon le Rapport sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne publié par le FMI, la récente croissance économique de cette partie du continent a été impressionnante en qualité et en ampleur. La hausse des consommations des ménages les plus démunis, spécialement dans les pays dans lesquels la croissance a atteint des taux élevés, et les opportunités d’intensifier le commerce avec les marchés de nouvelle expansion attestent que la base économique globale de l’Afrique est en train de se renforcer.

Une croissance engendrée par le prix des matières premières et par les exportations

[image:2,s]Depuis le FMI, cette croissance doit être imputée à des politiques monétaires et fiscales qui ont aidé l’Afrique à surmonter les crises globales de 2008 et 2009 et à la mettre sur la voie de la reprise pour 2011 et 2012. L’activité économique a également été tirée par le prix des matières premières et l’augmentation de la demande d’exportation, mais à une échelle variable selon le groupe de pays.

Dans bon nombre des pays à faibles revenus de l’Afrique subsaharienne, la croissance est alimentée par une demande intérieure soutenue ainsi que par la diversification des exportations de produits à forte valeur ajoutée et par la croissance rapide de marchés émergents.

Le défi futur : augmenter le niveau de vie des populations

Toutefois, la hausse des prix alimentaires et des carburants risque d’engendrer des difficultés importantes, spécialement pour les habitants pauvres des villes. Un autre danger, la sécheresse dans la corne de l’Afrique, qui est en train d’imposer des contraintes indicibles aux populations de la région.

Pour les pays exportateurs de ressources, les prix élevés aident à soutenir la croissance, les termes d’échanges et assurer les réserves de monnaie étrangère. Par exemple, les prévisions de croissance pour les pays producteurs de pétrole devraient atteindre 6 % en 2011 et 7 % en 2012, au-dessus de la moyenne régionale.

Voilà de bonnes nouvelles, mais la croissance n’a pas encore atteint les pauvres d’Afrique. Les revenus pétroliers du Nigéria et de l’Angola vont-ils finir par concerner les plus démunis de ces pays ?

 

GlobalPost/Adaptation Melania Perciballi – JOL Press

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