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Les « Indignés » d’Occupy Wall Street

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Jordan

S’engager au service de la société

Venue rejoindre deux amis, Jordan est ici « parce que c’est important pour moi de contribuer comme je peux à cet immense mouvement ». Aujourd’hui, ne pas bouger, c’est rester indifférent à toute la crise qui nous entoure. Sa présence n’est donc pas le fait du hasard.

Une révolution est en marche

Arrivée depuis seulement quelques jours, elle compte bien, pour le moment, rester jusqu’au bout. « Parce qu’une révolution, ça ne se fait pas tout seul et surtout, ça ne se fait pas en quelques instants. Et j’espère vraiment que ce mouvement deviendra une révolution. »

 

Terry

Un Californien en guerre contre la dollarcratie

Arrivé deux jours auparavant, Terry est californien. Il se fait le représentant de la souffrance du peuple. « Nous sommes volés par Wall Street, de plus en plus de gens souffrent et sont désespérés. » Selon cet ancien professeur d’échecs qui a perdu son travail récemment, l’argent du pays n’est pas utilisé de manière productive, et c’est justement la cause de toutes ces souffrances. Il espère que le monde va se réveiller et réaliser qu’il ne tourne que pour les riches. « On ne vit pas en démocratie mais en dollarcratie. »

« Wall Street joue avec l’économie »

Son fidèle compagnon de manifestation, c’est ce panneau, « La véritable lutte des classes », grâce auquel il explique l’évolution de l’imposition depuis les années 1960. Sa théorie : quand les gens étaient fortement imposés, ils ne pouvaient pas devenir très riches, il fallait créer de l’emploi pour contourner ces taxes. « C’est une des raisons pour lesquelles l’économie américaine était plus forte. » Son plus grand espoir ? « Nous devons arrêter de nous battre les uns contre les autres mais travailler ensemble. Nous sommes tous une grande famille d’êtres humains. Nous invitons même Wall Street à nous rejoindre. Ils réaliseront peut-être qu’ils n’ont pas besoin de tous ces dollars pour être heureux. »

 

James

Un activiste au service de l’anarchie

James est arrivé la veille, seul, il manifeste aujourd’hui pour « apporter son support à la solidarité et l’anarchisme ». Parce qu’Occupy Wall Street regroupe toutes les tendances politiques réunies autour d’une même communauté de pensée, il a toute sa place ici. Il restera cinq jours, peut être une semaine, pour témoigner de son soutien à toutes les personnes qui souffrent

Communauté de pensée

Originaire de Boston, Massachussetts, il sait qu’une action s’est créée là-bas et aimerait voir tous ces « groupes d’activistes » se réunir en un seul et même mouvement. Le monde a besoin « d’une véritable prise de conscience ».

 

Christine

Un engagement collectif au service d’une cause mondiale

« Je suis ici parce que j’ai confiance dans le pouvoir du peuple et j’ai la ferme conviction que le capitalisme n’est pas un bon moyen pour diriger le monde. » Arrivée la veille avec un groupe, son objectif est d’expliquer, grâce à une gigantesque fresque collective, les enjeux de la politique américaine

« Pas de chefs, pas de pouvoir, pas d’autorité »

Christine vit toute l’année en communauté, elle apprécie ce mode de vie qu’elle retrouve ici, à New York. « Où il n’y a pas vraiment d’organisation. Chaque jour, des volontaires se chargent de cuisiner pour tout le monde. Il n’y a pas de leaders, nous fonctionnons au consensus et tout le monde à la même voix dans un groupe. » « Nous avons les moyens faire des choses ensemble, sans chefs, sans autorité et sans pouvoir. Je pense que c’est une grande leçon que les gens retiendront ici. » « Je ne suis pas dans le système politique, il est trop corrompu, donc je ne préfère pas y prendre part, et d’ailleurs je ne vote pas. Et puis ce n’est pas une question d’appartenance politique, ce qui est bien ici c’est qu’il y a vraiment de tout, anarchistes, communistes, socialistes, démocrates, même des républicains. C’est parce que tout le monde en a marre que tout le monde vient. »

 

Chris

Le premier « Indigné » de Wall Street

Ce New-Yorkais de souche est là depuis le premier jour, le 17 septembre. « Beaucoup de personnes sont venues pour différentes raisons, mais pour la plupart, c’est parce que nous en avons marre de l’état de notre économie. » Chris est plutôt direct, il veut l’abolition pure et simple du capitalisme. Comme Christine, il aime la vie en communauté qui s’est organisée ici.

« Quitter le système capitaliste, c’est possible »

Après avoir quitté son travail, il a décidé de voyager dans tout le pays. Libre comme l’air, il ne sait pas combien de temps encore il restera. Indigné depuis le début, il était là quand l’écrivain et réalisateur Michael Moore et le milliardaire George Soros sont devenus sympathisants du mouvement. « C’est sympa de leur part, même si il y a une grande part de business pour eux, vendre un livre, produire un film ou autre, on est quand même toujours heureux de se sentir soutenus. »

 

Sam

L’activiste qu’on ne délogera pas

Sam vient de se réveiller. Sur sa manche, une croix rouge. C’est parce qu’il travaille ici avec le groupe médical. Actif depuis le premier jour lui aussi, il conteste la manière dont est gouverné le pays, la suprématie des riches sur le monde, comme les autres et même plus, « des trucs comme ça », précise-t-il en expliquant les raisons de sa présence depuis le 17 septembre.

« Notre devoir est d’informer les gens »

« Nous sommes là pour montrer au monde les enjeux de notre politique. » Sam ne se contentera pas de rester jusqu’au dernier jour de la manifestation. « Je resterai jusqu’à ce que quelque chose change au gouvernement. »

 

Pauline Lévèque/Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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