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L’impact du noir et blanc

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[image:1, l] Les Inrockuptibles provoquent. L’image, immédiatement, accroche l’œil : pourquoi ce loup sur les épaules de cet androgyne nu qu’il faut « scruter » pour y voir une jeune femme savamment devinée : mais pas de doute, même si les pattes de l’animal lui servent de cache-sexe, le modèle est XX. Une étole de loup vivant… pas pour longtemps, en contrepoint d’un titre volontairement emprunté au premier « féminin » venu : « Spécial mode : que porter cet automne ». Les Inrocks affiche une écologie militante qui a de l’impact : entre ces deux animaux, l’un, doté d’une fourrure que l’autre, nu, va s’accaparer, c’est tout le genre humain qui passe en procès, à la façon des anciennes unes d’Hara-Kiri. Le styliste du magazine n’a pas choisi l’ambiguïté du modèle par hasard, avec ses cheveux courts et ses caractères sexuels secondaires cachés : homme ou femme, la mode nous rend complices de génocides animaux insupportables… L’orifice d’une balle en rajoute un peu beaucoup.

Une nouvelle formule risque de cacher l’ancienne

[image:2, s] Noir et blanc aussi côté Technikart, avec un homme mis à nu à son tour, mais sans connotation : le « déplumé » candidat inaugure la nouvelle formule du magazine. Comme souvent en pareil cas, on veut se décaler. D’où ce ton « jeune » qui sent son forçage. Or, « faire djeun », pour un magazine qui n’est pas vraiment fait par des djeuns, sonne toujours un peu parodie. Veut-on attirer une cible plus jeune ? Ce n’est pas François Hollande qui y parviendra, même désigné comme un « mec ». Faire sourire des bobos quadras ? Pas sûr que leur parler chébran suffise. « Mec, barré, flingué » pour évoquer un candidat et le capitalisme (en manchette) n’a rien d’original pour un titre qui fut plus inspiré.

 

Entre provo et rafisto, Les Inrocks restent eux-mêmes quand Technikart s’encanaille sans savoir le faire vraiment. Un magazine doit rester lui-même au risque de se tromper de (nouvelle) formule. Les ventes parleront. Lu sur un chat branché : « Je n’aime pas trop [Techikart], perso, bcp trop élitiste et assez souvent méprisant, et pourtant je suis parisienne. C’est comme les Inrocks, ça devient lassant et redondant aussi, au bout d’un moment. » Mais qu’est-ce qui peut « brancher » la « genaisse » ?

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