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Michele Bachmann, dans les pas de Sarah Palin

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[image:1,l]Quelle sorte de présage faut-il y voir ? C’est une question de point de vue… Michele Marie Amble est née à Waterloo, dans l’Iowa, le 6 avril 1956 dans une famille d’immigrés norvégiens. Elle a 13 ans lorsque la famille déménage dans le Minnesota. Peu après, ses parents divorcent. Son père, David, part en Californie tandis que sa mère reste à Anoka et se remarie. Michele grandit dans une famille recomposée de neuf enfants.


Sa rencontre avec Dieu… et son mari


Cette protestante de tradition luthérienne, très pratiquante, dit avoir rencontré Dieu à l’âge de 16 ans, en même temps que son futur mari. À la fin de ses années de lycée, en 1974, la jeune fille part travailler en Israël dans un kibboutz. À son retour, elle soutient l’investiture du président Jimmy Carter, comme ses parents, fidèles supporters démocrates. L’année suivante, elle découvre le travail du théologien Francis Schaeffer, un presbytérien évangélique américain dont le rayonnement des travaux a largement dépassé l’horizon du monde anglo-américain. Schaeffer, qui, notamment, s’oppose farouchement à l’avortement, influence considérablement la formation de sa pensée politique.


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Épouse et mère d’une famille nombreuse


En 1978, elle épouse Marcus Bachmann. Elle a un diplôme de droit fiscal, son époux est psychologue et, ensemble, ils créent et dirigent un centre de suivi psychologique chrétien – que les milieux gays accusent, à grand bruit, de vouloir soigner l’homosexualité. Mère d’une fratrie de cinq enfants, elle a aussi été mère d’accueil pour 23 adolescentes, orphelines, souffrant de maladies telles que l’anorexie.


Les prémices de son engagement politique


Bachmann a grandi dans une famille démocrate avant de se découvrir républicaine durant sa dernière année universitaire en 1978. Elle raconte que c’est en lisant le roman, Burr, dans lequel Gore Vidal se moquait des pères fondateurs des États-Unis, qu’elle s’est dit : « Je ne peux pas être démocrate, je dois donc être une républicaine. »
Avant sa « conversion », elle avait rejoint avec son mari le mouvement pro-life au sein duquel elle restera active pendant plus de 20 ans, et donc elle n’abandonnera jamais vraiment les convictions. Régulièrement, elle ira manifester devant les cliniques, tentant de dissuader les femmes désireuses de se faire avorter.


De Des Moines à Washington


[image:3,s]En 2000, Bachmann se présente aux primaires républicaines pour le sénat du Minnesota. Elle bat le sortant, en place depuis 18 ans. Elle est réélue deux ans et quatre ans plus tard.
Ses marottes : la lutte contre l’avortement et le mariage homosexuel. Pour ce dernier combat, elle se bat pour que son interdiction soit gravée dans la Constitution. En vain, mais elle n’abandonne pas.
En novembre 2006, elle prend la direction de Washington et y fait son entrée à la chambre des représentants des États-Unis. C’est la première fois qu’une femme y représente le Minnesota…


Au nom des valeurs des pères fondateurs


[image:4,s]Michele Bachmann s’est découverte républicaine dans la défense des pères fondateurs et c’est le retour à leur esprit qu’elle prône dans toutes les politiques qu’elle peut promouvoir. Si elle était élue, elle s’engage à faire disparaître « l’Obamacare », la réforme de la couverture santé qui a marqué le mandat du président Obama ; et qui selon elle caractérise de façon flagrante la domination du gouvernement fédéral qui augmente de façon exponentielle, alors qu’il devrait conserver un pouvoir limité.
Baisser les impôts et réduire la taille du gouvernement sont les deux chevaux de bataille de cette oratrice passionnée.


Un « soutien de longue date d’Israël »


Sans doute faut-il y voir un souvenir de son séjour dans un kibboutz… En politique étrangère, elle se déclare « soutien de longue date d’Israël ». Favorable à une solution diplomatique dans le cadre des relations entre l’Iran et les États-Unis, elle prône la paix par la force pour assurer la sécurité de son pays. Cette seule expérience de l’étranger, même brièvement, et une perception du monde allant au-delà des côtes américaines, la distingue de nombre de ses adversaires…


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L’égérie du « Tea Party »


Elle incarne un courant politique où se mélangent conservatisme et christianisme, se revendique des ultraconservateurs du Tea Party dont elle est la nouvelle égérie. C’est d’ailleurs elle qui a animé le premier meeting du parti en juillet 2010.
Si cet ancrage l’a propulsée en pleine lumière, il pourrait se révéler un vrai handicap. Michele Bachmann inquiète en effet jusqu’à l’intérieur de son propre parti, où beaucoup la jugent trop provoca­trice. Une interview à la chaîne MSNBC où elle avait dénoncé les convictions « non américaines » de Barack Obama a embarrassé l’appareil. Elle a également provoqué un tollé en décidant de faire sa « réponse » au discours sur l’état de l’Union du président contre l’avis des autres élus conservateurs.


Son principal défaut : son CV


Le « turnover » dans ses équipes serait incessant. Les langues se délient, les anciens conseillers parlent… derrière la Michelle Bachmann, charismatique avec ses formules bien choisies, son look soigné et ses jolis yeux, existerait un manque flagrant d’expérience qui la rendrait tout simplement inéligible. Sa carrière politique à l’échelon fédéral remonte à 5 ans : aucune loi, aucun texte à son actif…


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Le bon souvenir de Sarah Palin


On la compare sans cesse à Sarah Palin, la colistière de John McCain lors des élections présidentielles de 2008, autre figure de proue du mouvement Tea Party. Même style vestimentaire, même propension aux maladresses, les deux femmes sont rivales, mais Michele Bachmann a pour elle de connaître ses dossiers.
Le profil parfait d’une future colistière pour le candidat républicain ? La première femme vice-présidente des États-Unis ? Premiers indices, chez elle, dans l’Iowa pour le lancement des primaires le 3 janvier 2012.


 

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