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Newt Gingrich, l’ex-opposant en chef

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Newton Leroy, dit « Newt » Gingrich, 68 ans, est la principale figure de la « révolution républicaine », celle qui a permis au « parti de l’éléphant », en 1994, deux ans seulement après l’élection triomphale de Bill Clinton, de s’emparer de la Chambre des représentants, pour la première fois en quarante ans.
En première ligne, il est « speaker », président de la Chambre des représentants. De 1995 à 1999, il mène l’opposition républicaine face au président Bill Clinton.
Sous sa direction, le Congrès adoptera le premier budget équilibré depuis des générations, entraînant le remboursement de plus de 400 milliards de dollars de dette et réduisant pour la première fois les impôts en seize ans.

Un universitaire passionné d’histoire

C’est en France, alors que son père adoptif, le second mari de sa mère, militaire de carrière, avait été affecté à Orléans, que Newt Gingrich, alors adolescent, découvrit, en visitant le site de la bataille de Verdun, la notion du sacrifice ultime et l’importance du leadership politique, indispensables à une nation pour traverser les grandes épreuves auxquelles elle est confrontée.
Newt Gingrich est un passionné d’histoire, et d’histoire européenne en particulier, la spécialité dans laquelle il a obtenu un doctorat, en 1971, au cours de ses études universitaires à La Nouvelle-Orléans. Nouvelle-Orléans, encore… Son sujet de thèse : « La politique éducative de la Belgique au Congo de 1945 à 1960 ». Pointu. Il commence, dans la foulée, une carrière d’enseignant toujours à l’université à Carrollton, en Géorgie.

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Plus de vingt ans à la Chambre des représentants

En 1974 et 1976, Gingrich manque à deux reprises d’être élu à la Chambre des représentants dans le 6e district de Géorgie. Dans cette circonscription qui survole les banlieues d’Atlanta jusqu’à l’Alabama, il affronte un vétéran de la Chambre, élu depuis 1955. En 1974, il pâtit des suites du Watergate et, en 1976, alors que Jimmy Carter, jusqu’à peu gouverneur démocrate de Géorgie, est candidat à la présidence, il rate l’élection d’un cheveu. Jamais deux sans trois, pas toujours… 1978 sera la bonne, son précédent adversaire ne se représente pas, et il bat largement une sénatrice démocrate. Ce district le réélira six fois, jusqu’en 1998.

À Washington, il s’impose très vite comme un bon, voire un grand, parlementaire. Il produit des mémos, prépare des textes avec brio. Il se fait remarquer par les instances de son parti. En 1989, il devient « chief whip », président du groupe, en remplacement du futur vice-président Dick Cheney, alors nommé secrétaire à la Défense. C’est tout à fait naturellement que, début 1995, après la victoire historique des républicains aux élections de mi-mandat de novembre 1994, il est choisi par ses pairs pour occuper le fauteuil de président de la Chambre.

Une vie privée assez tourmentée

[image:4,s]Au moment de l’affaire Lewinsky, Newt Gingrich prend la tête de la commission d’enquête républicaine chargée d’évaluer si Bill Clinton avait menti et influencé la justice pour masquer l’exacte nature de ses relations avec sa stagiaire de la Maison-Blanche. Il entretient alors lui-même, depuis le milieu des années 1990, une relation adultère avec une employée de la Chambre, Callista Bisek, de 23 ans sa cadette. En 2000, après son divorce, Gingrich épouse sa maîtresse. C’est son troisième mariage : en 1962, à 19 ans, il avait épousé Jackie Battley, sa professeure de géométrie au lycée, de six ans plus âgée que lui, avec laquelle il a eu deux filles, puis, au début des années 1980, Marianne Ginther.

Après la Chambre…

En 1999, il est nommé à la Commission nationale de la sécurité des États-Unis, en qualité de conseil stratégique auprès du Pentagone et du secrétaire à la Défense sur la façon de contrer les menaces qui pourraient toucher le pays.
La grande ambition de Newt Gingrich est d’améliorer le système de santé américain. Il s’attelle à cette tâche depuis plusieurs années. Il a sauvé de la faillite le système d’assurance-maladie pour les plus de 65 ans, Medicare.
En 2003, il fonde un centre pour la transformation du système de santé dans le but de développer des soins gratuits adaptés aux malades.
Auteur de vingt-trois livres, dont treize ont figuré parmi les best-sellers dans la liste du New York Times, il est aussi, avec son épouse Callista, producteur de documentaires historiques et politiques. Leurs films, dont un reportage sur Ronald Reagan, ont souvent été primés.

L’envergure d’un président

[image:3,s]Newt Gingrich a l’envergure d’un président, sa vision politique dont l’objectif est de « remettre l’Amérique sur la bonne voie » couvre tous les domaines, de la sécurité nationale à la responsabilité individuelle, mais ses positions diffèrent de la ligne traditionnelle des républicains : en matière d’immigration par exemple, il privilégie une politique frontalière forte, mais se déclare favorable à un programme de travailleurs « invités ».
Celui qui fut le premier des candidats à se déclarer se retrouve en bas des sondages, et il est loin d’être certain que sa récente conversion au catholicisme, officialisée lors de la récente visite de Benoît XVI aux États-Unis, n’y change quelque chose.

 

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