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Rick Perry, un Texan de plus à la Maison-Blanche ?

[image:1,l]Le 13 août 2011, James Richard, dit « Rick », Perry annonce sa candidature aux primaires républicaines. Effet « Texas » peut-être, il caracole en tête dans les sondages jusqu’à la fin de l’été. Des performances médiocres, lors de deux débats télévisés, et sa cote de popularité s’effondre subitement. Gouverneur du Texas depuis onze ans – un record –, sa résilience n’est plus à prouver. De plus, il pourra, très probablement, compter sur les bataillons de délégués texans, parmi les plus nombreux à la convention nationale de Tampa qui désignera le challenger républicain de Barack Obama. Après tout, le Texas n’est-il pas un des plus grands pourvoyeurs de présidents des États-Unis de toute l’Union : Johnson, Bush père, Bush fils… et Perry ?


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Un fils de « ranchers » un peu rebelle


Rick Perry est né le 4 mars 1950 dans une famille texane depuis cinq générations, et de lointaines racines anglaises remontant aux Treize colonies du début du XVIIe siècle. Un Américain, un vrai. Un peu rebelle. Diplômé de l’université en sciences animalières, il s’engage dans l’US Air Force, devient pilote et passe cinq ans aux palonniers de C-130, les avions de transport de troupes, aux États-Unis, au Proche-Orient et en Europe. En 1977, il retourne au Texas et rejoint l’entreprise familiale de production de coton.


Un début de carrière politique côté démocrate


[image:3,s]En 1984, Rick Perry se fait élire, sous l’étiquette démocrate, à la Chambre des représentants du Texas. Il est partisan de politiques budgétaires d’austérité : en 1987, il vote une augmentation des impôts de 5,7 milliards de dollars proposée par le gouverneur républicain. En 1989, juste un an après avoir soutenu la candidature d’Al Gore aux primaires démocrates, il annonce officiellement qu’il rejoint le camp républicain.


Une étoile montante des républicains


En 1990, il est élu commissaire à l’Agriculture du Texas, un poste prestigieux dans cet État profondément rural. Ses compétences dans ses fonctions sont reconnues, il est réélu avec 62 % des voix en 1994. Quatre ans plus tard, plutôt que de solliciter un troisième mandat de commissaire, il se présente au poste de lieutenant-gouverneur. De là date la légendaire animosité entre le camp Bush et le camp Perry. Le 21 décembre 2000, il succède à George W. Bush, élu président, au poste de gouverneur.


Le 47e gouverneur du Texas


Rick Perry est le premier gouverneur du Texas à remporter trois mandats consécutifs en 2002, 2006 et 2010. Onze ans de mandat au total, si l’on ajoute les deux ans où il a suppléé à George W. Bush, un record. De tous les gouverneurs actuellement en poste, il est le deuxième plus ancien.
Perry met en avant les succès économiques de son administration, mais ses opposants contestent son bilan. Conservateur en matière de fiscalité, il fait campagne sur la création d’emplois et les questions fiscales. En 2002, il avait promis de ne pas augmenter les impôts, mais n’a pas tenu ses promesses et voté de nombreuses augmentations.


Partisan des États contre Washington


[image:4,s]Partisan de la préservation des droits des États contre le gouvernement fédéral, il a écrit un livre sur ce sujet, Fed Up! Our Fight to Save America from Washington – « Ras-le-bol! Notre lutte pour sauver l’Amérique contre Washington » –, dans lequel il se décrit comme un « conservateur fiscal », favorable à l’abandon pur et simple de l’impôt fédéral sur le revenu, de la taxation sur les plus-values, sur les sociétés et sur l’héritage. Et c’est en raison de ses positions radicales pour réduire l’emprise de l’État fédéral et le poids de ses dépenses publiques qu’il est soutenu par les membres du Tea Party.
Il s’est évidemment opposé à la réforme de la santé de Barack Obama, a réitéré ses charges contre la sécurité sociale, qui, aux États-Unis, englobe également les prestations retraites.
Rick Perry est aussi opposé aux mariages homosexuels, depuis que l’État de New York les autorise, il redoute que la légalisation de ces unions ne finisse par s’imposer à l’échelon national par la Cour suprême.


Pour la peine de mort, contre l’avortement… au nom de Dieu


[image:5,s]Le gouverneur est partisan de la peine de mort, plus de 230 exécutions ont eu lieu au Texas depuis l’an 2000, début de son mandat. Ce chiffre est le plus élevé du pays.
Opposé également à l’avortement, il a fait adopter une loi contraignant les médecins de son État à montrer l’échographie du fœtus aux mères qui décident d’une IVG, et à leur faire écouter les battements du cœur.
Fervent croyant, il pense que Dieu résoudra les impasses économiques de l’Amérique. Pas sûr que ses prières soient écoutées, et, pour autant, ce champion de la droite évangélique affiche un bilan économique à faire pâlir d’envie les autres gouverneurs des États de l’Union : le Texas est la région la plus attractive du pays pour les entreprises. Une étude a établi que 37 % des emplois créés depuis la mi-2009 l’avaient été dans cet État. C’est cette réussite dans le secteur de l’emploi que Perry compte mettre en avant pour battre ses adversaires. Lesquels pourront lui rétorquer que la majorité sont précaires et peu qualifiés, et que le Texas est aussi l’un des États du pays où la disparité entre riches et pauvres est la plus importante.


Sur le front de l’immigration, un pragmatique par nécessité


Dans son propre parti, l’homme est critiqué sur un dossier délicat, celui de l’immigration clandestine – le nombre de clandestins aux États-Unis est estimé à 11 millions. Perry, pourtant ultraconservateur, se montre assez ouvert sur ce sujet et propose d’octroyer une aide financière à la scolarisation des enfants d’immigrés sans papiers.


Trois ans après le départ de George W. Bush de la Maison-Blanche, un autre cow-boy texan s’installera-t-il dans la même Maison ? En 25 ans de carrière, Rick Perry n’a jamais perdu une élection. Il sera, à n’en pas douter, un candidat redoutable pour tous ses concurrents – les républicains, comme le démocrate…

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