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Ron Paul, un médecin libertarien au chevet des Etats-Unis

[image:5,s]Ron Paul est né à Green Tree en Pennsylvanie, le 20 août 1935… pendant la Grande dépression. Troisième d’une famille modeste de cinq enfants, il accumulera les petits boulots pendant son enfance : exploitant agricole au côté de ses parents, livreur de journaux, vendeur… A 16 ans, il rencontre Carol Wells au lycée et l’épouse à 22 ans ; ensembles, ils ont cinq enfants. Il étudie la médecine, obtient son diplôme en 1961, travaille un temps comme chirurgien volant dans l’armée de l’air et de retour à la vie civile, devient gynécologue obstétricien. Il est fier de raconter qu’il a mis au monde plus de 4000 bébés.

Du Texas au Capitol de Washington

[image:2,s]En 1968, il s’installe au Texas et commence presque aussitôt sa carrière politique, parallèlement à son métier de médecin. En avril 1976, il est élu, lors d’une élection partielle, représentant du Texas à la Chambre des représentants des Etats-Unis. Sept mois plus tard, lors du renouvellement de novembre 1976, il est battu de 0,2% et doit attendre 1978 pour prendre sa revanche et retrouver Washington. Il se voit affubler du surnom de « Docteur No », parce qu’il vote toujours contre les lois. Avant les élections de 1984, il choisit de ne pas solliciter un 4ème mandat et de tenter sa chance au Sénat. Il est battu dès les primaires républicaines et regagne le privé.

Candidat libertarien à la Maison Blanche

En 1988, il décide de se présenter à l’élection présidentielle sous l’égide du Parti libertarien. Il est battu mais, avec 400 000 voix (0,4%), il termine en troisième position du vote populaire derrière George H. Bush et Michael Dukakis. Le parti libertarien est le mouvement des Libéraux radicaux, opposés à l’Etat, prônant l’idée d’une société où les relations entre individus découlent de contrats librement consentis.

« Docteur No » est de retour

En 1996, Ron Paul se présente de nouveau aux élections primaires républicaines  pour le poste de représentant du 14ème district du Texas. Il bat un ancien démocrate rallié aux républicains, pourtant soutenu par l’état-major du parti, et notamment le gouverneur George W. Bush. Il est élu contre le candidat démocrate et réélu en 1998, 2000, 2002, 2004 et 2006.

Les primaires de 2008 et le « phénomène » Paul

[image:3,s]En 2007, il annonce son intention de briguer l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2008. Très populaire sur le réseau Internet américain et élu, à plusieurs reprises, comme le plus convaincant lors de débats, il stagne entre 5 et 10% d’intentions de vote. Ses partisans accusent les « mainstream medias », les grands médias populaires, de volontairement occulter sa candidature.
Curiosité politique, il récolte, le 5 novembre 2007, en 24 heures, plus de 4 millions de dollars de don pour le financement de sa campagne. Cette initiative indépendante d’un supporter californien, prise sans le soutien de l’équipe de campagne du candidat, attire l’attention des médias. Au total, à coup de money bomb, il accumule près de 35 millions de dollars de dons.
Devancé par John McCain, finalement investi, et Mitt Romney, fort des moyens financiers dont il dispose, Ron Paul n’abandonne la course à l’investiture que le 12 juin 2008 et en profite pour diffuser largement ses idées.
En 2010 et 2011, il est placé en tête de plusieurs  « votes à blanc » organisés par différentes structures du parti républicain. Au printemps 2011, il lance sa candidature, la deuxième à l’élection présidentielle.

La révolution d’un républicain libertarien

[image:4,s]Ron Paul est très indépendant et très isolé dans son camp. Toujours partisan du libertarianisme, il est le plus libéral de tous les membres de la chambre des représentants et du Sénat. Il préconise un Etat fédéral au rôle limité, de faibles impôts, des marchés libres, un retour à une politique monétaire indexée sur les réserves d’or et d’argent. Non-interventionniste, il n’hésite pas à critiquer l’engagement militaire de son pays dans des conflits étrangers. Il souhaite, par ailleurs, le retrait des Etats-Unis de toutes les organisations internationales, telles que l’ONU, l’OTAN, l’ALENA ou l’OMC.
Concernant le mariage homosexuel, le Dr Paul répond : « je suis favorable à toutes les associations volontaires, les gens peuvent les appeler comme ils le veulent ». Croyant au caractère sacré de la vie, dès sa conception, il est contre l’avortement et l’euthanasie. En matière d’immigration, il est opposé au droit du sol et considère la peine de mort justifiée, mais pour certains crimes uniquement – et il considère que l’Etat fédéral ne devrait pas y avoir recours.
Partisan de la liberté religieuse et de sa libre expression, Ron Paul estime qu’il n’est pas du ressort du gouvernement fédéral d’intervenir dans ce genre d’affaires. Il défend la liberté du port d’armes et se dit favorable à la vente libre de tous les stupéfiants, expliquant qu’il appartient à chacun de se montrer responsable de sa propre vie.

Sa vision de la politique est très proche de celle des pères fondateurs des Etats-Unis, revendiquant le pouvoir pour les Etats fédérés et non l’Etat fédéral. Sa volonté de minimiser à l’extrême le rôle de l’Etat à tous les niveaux de la société fait le bonheur des populistes du Tea Party

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