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Un accord Israël-Hamas, Gilad Shalit bientôt libre?

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[image: 1,l] « C’est un jour symbolique, avec de la tristesse et de la joie mêlées. C’est un jour symbolique car, après 1 935 nuits, il apparaît possible de ramener Gilad, notre fils, à la maison. Aujourd’hui, nous voulons remercier le Premier ministre pour cette décision courageuse », a déclaré sobrement Noam Shalit, le père de Gilad. Sa mère, Aviva, a dit aux journalistes : « Il n’y a pas de mots pour dire notre joie. Nous ne voulons pas exprimer nos sentiments tant que nous ne pourrons pas enlacer Gilad. »

Un accord sous médiation égyptienne

Israël et le Hamas ont révélé dans la soirée du mardi 11 octobre avoir conclu un accord sous médiation égyptienne en vue d’un échange du soldat contre un millier de prisonniers palestiniens. Le gouvernement israélien s’est réuni en séance d’urgence dans la nuit de mardi à mercredi. « Je présente au gouvernement un accord qui ramènera Gilad Shalit sain et sauf à ses parents et à tout le peuple d’Israël dans quelques jours », a affirmé Benjamin Netanyahou. « Cet accord a été paraphé jeudi et signé définitivement aujourd’hui », a-t-il précisé. Le Premier ministre est toutefois resté prudent car « il est possible que la fenêtre de négociation se referme », et il a tenu également à remercier l’Égypte.

Le gouvernement israélien entérine l’accord

[image: 2,s]Cet accord, « le meilleur accord possible dans un contexte difficile au Moyen-Orient », a été entériné par 26 voix contre trois. Les faucons nationalistes Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, Ouzi Landau, ministre des Infrastructures, et Moshé Yaalon, ministre des Affaires stratégiques, se sont opposés à une telle issue. Pour eux, il est hors de question de céder à l’ennemi, la vie d’un soldat, fût-il israélien, ne saurait valoir la libération de 1 000 prisonniers parmi lesquels des auteurs d’actes terroristes susceptibles de récidiver. Ils ne voient pas non plus d’un bon œil le rôle joué par les autorités égyptiennes.

Des négociations difficiles

En effet, Benjamin Netanyahou a fait état de « négociations difficiles » et a remercié l’Égypte pour sa médiation. Selon l’agence officielle égyptienne Mena, le chef des renseignements égyptiens, Mourad Mowafi, « a réussi à conclure le marché qui va se concrétiser d’ici à deux jours ». Des négociations indirectes se sont tenues entre une délégation du Hamas, conduite par Ahmad al-Jaabari, chef des Brigades Ezzedine al-Qassam, et des responsables israéliens, au siège des services de renseignements égyptiens.

Un accord mis en œuvre dans quelques jours

[image: 5,s] « L’accord d’échange sera appliqué dans quelques jours », a confirmé sur son site Internet la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam. « Le Hamas et Israël ont abouti à la conclusion d’un accord en vertu duquel 1 027 Palestiniens, dont 27 femmes, de nos héroïques détenus seront libérés en deux phases », a déclaré le chef du Hamas en exil à Damas, Khaled Mechaal. Ainsi, selon les termes de l’accord, un premier groupe de 450 détenus sera libéré avant Gilad Shalit, puis 550 autres quelques jours après le soldat israélien.

Rumeurs infondées sur l’identité des libérés

L’identité des prisonniers libérés n’a pas été dévoilée. Un haut responsable palestinien à Ramallah, en Cisjordanie, avait indiqué que deux des détenus palestiniens les plus connus, Marwane Barghouthi, dirigeant de la deuxième Intifada, et Ahmad Saadat, le chef du Front populaire de libération de la Palestine, la gauche radicale, figureraient parmi les prisonniers libérables. Israël a démenti que les deux hommes seraient libérés dans le cadre de ce pacte.

Le Hamas voulait l’échanger contre un millier de Palestiniens, mais les négociations achoppaient sur l’identité des détenus concernés et le lieu de leur libération : le gouvernement israélien se refusait à relâcher en Cisjordanie des Palestiniens impliqués dans des attentats.

« Un succès national palestinien »

[image: 3,s]Des dizaines de milliers de Palestiniens se sont rassemblés dans le nord de la bande de Gaza pour célébrer l’accord, selon le Hamas. Le président palestinien Mahmoud Abbas, depuis Caracas où il est en visite officielle, s’est félicité chaleureusement de la conclusion d’un accord d’échange de prisonniers, « un succès national palestinien » selon lui. « Plus de 6 000 Palestiniens sont toujours en détention dans les prisons israéliennes, dont 38 femmes, 280 enfants, 270 en détention administrative et 22 membres du Conseil législatif palestinien », avait indiqué lundi le gouvernement palestinien. Des centaines d’entre eux participent, depuis le 27 septembre, à une grève de la faim pour protester contre l’isolement carcéral.

Le courage politique de Netanyahou

« C’est un jour symbolique, avec de la tristesse et de la joie mêlées. C’est un jour symbolique car, après 1 935 nuits, il apparaît possible de ramener Gilad, notre fils, à la maison. Aujourd’hui, nous voulons remercier le Premier ministre pour cette décision courageuse », a déclaré sobrement Noam Shalit, le père de Gilad. Sa mère, Aviva, a dit aux journalistes : « Il n’y a pas de mots pour dire notre joie. Nous ne voulons pas exprimer nos sentiments tant que nous ne pourrons pas enlacer Gilad. »

 

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