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Un prix Nobel, ça se mérite, non ?

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Peut-on retirer le prix Nobel à quelqu’un ? Le prix Nobel de la paix par exemple ? Un certain Barack Obama l’a reçu en 2009 « pour ses efforts extraordinaires dans le but de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples » (traduction libre du texte de Nobel Peace Prize 2009).

La non-reconnaissance de la Palestine et la non-défense de la paix ?

L’acharnement des États-Unis à vouloir empêcher la reconnaissance de la Palestine comme entité étatique indépendante n’est-il pas en contradiction avec les raisons pour lesquelles il avait reçu ce prix Nobel, et n’est-ce pas une violation des principes premiers de l’ONU ? L’article 1, alinéa 2 de la Charte des Nations unies de 1945 mentionne qu’un des buts de l’ONU est « de développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde ».

Défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes

Donc, quand le président américain menace de se servir de son droit de veto au sein du Conseil de sécurité de l’ONU afin d’empêcher la reconnaissance étatique de la Palestine, ne va-t-il pas à l’encontre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? L’ONU reconnaît que les peuples ne sont pas tous obligés de se déclarer indépendants pour pouvoir disposer d’eux-mêmes et que ces peuples peuvent souvent très bien le faire à l’intérieur d’organisations étatiques variées, telle qu’une fédération reconnaissant un tel peuple par des infrastructures spécifiques ou un État unitaire reconnaissant formellement les droits de tels peuples, etc. Le cas palestinien n’est pas un cas où ce peuple se sent libre de disposer de lui-même.

Depuis la création de l’État d’Israël en Palestine, ce peuple ne dispose plus de lui. Obama demande que la Palestine négocie avec Israël plutôt que de demander directement à L’ONU sa reconnaissance. La Palestine est occupée par Israël et la négociation est inégale, l’aide de l’ONU est souhaitable. D’ailleurs, je ne comprends pas que le Conseil de sécurité onusien puisse avoir le droit de rejeter un État. Je crois que ce devrait être du ressort des 193 membres, c’est tout. L’électorat américain juif, représente 2 % de la population américaine, mail il pèse dans la balance car les Juifs américains ont voté dans une proportion de 80 % pour les démocrates. Barack Obama ne serait donc qu’un autre politicien n’agissant que pour sa réélection ? Permettre à la Palestine l’obtention du statut d’État admis à l’ONU mériterait le prix Nobel de la paix, pas un refus…

Un État se doit de respecter le droit international

Évidemment, un État palestinien admis à l’ONU devrait respecter les lois internationales. L’État d’Israël serait, lui aussi, soumis au droit international envers un autre État. Où serait le mal ? Ne pas faire de la Palestine un État permet à l’État d’Israël de se soustraire à certaines règles de droit international que traduit son comportement envers la Palestine… puisque celle-ci n’est pas encore un État ! La protection de l’État d’Israël est importante et légitime, mais l’accession au statut d’État de la Palestine ne menace pas la sécurité d’Israël. Au contraire, cette reconnaissance ouvrira peut-être à une éventuelle collaboration économique et sociale (ou civique, du moins) entre ces deux peuples. Quoi qu’il en soit, c’est une première étape indispensable. Le prix Nobel, ça se mérite. L’occasion se présente… maintenant.

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