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Violents heurts en marge d’une manifestation des Coptes

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Dix-neuf morts, des chrétiens coptes pour la plupart, et plus de 200 blessés selon le ministère de la Santé égyptien. Ce sont les émeutes les plus violentes que Le Caire ait connues depuis la révolte de février 2011 qui a renversé le président Moubarak.

Dans l’hôpital copte qui a accueilli les blessés, c’est le chaos. Familles en colère, corps méconnaissables. Un prêtre, interrogé par l’AFP, raconte qu’il a vu une voiture de l’armée renverser au moins 5 personnes.

Plus tôt dans la journée, une télévision égyptienne, Nile TV International, annonçait que trois officiers avaient été tués pendant des affrontements entre manifestants et agents de la sécurité égyptienne dans le centre-ville.

Des affrontements sanglants

Interrogés par l’AFP, des témoins affirment avoir vu les manifestants attaqués « par des tirs et des jets de pierre ». « Je les ai vus s’enfuir et se faire tirer dessus. J’ai aussi vu une vieille dame voilée, frappée par la police militaire avec une matraque. »

Des musulmans armés de bâtons se sont attaqués aux manifestants près de l’hôpital où certains étaient soignés. Plusieurs véhicules ont été incendiés dans une rue adjacente. Le calme a été rétabli en fin de soirée au nom du cri « Musulmans, chrétiens, une seule main ».

Si la télévision d’État a indiqué que certains des manifestants étaient armés, beaucoup affirment que les émeutiers sont venus perturber une marche pacifique. Certains accusent aussi les médias publics de tenir un discours antichrétien, les propos d’un membre des forces de l’ordre, blessé – « chrétiens, fils de chiens »ont été diffusés sur une chaîne publique.

 

« Retour en arrière »

Mardi 6 octobre, une première manifestation copte avait dénoncé l’incendie d’une église dans le gouvernorat d’Assouan. Les Coptes réclamaient le renvoi du gouverneur.

Un couvre-feu a été imposé dans le centre-ville entre 2 heures et 7 heures du matin pour une durée indéterminée afin de rétablir le calme. Cette mesure a été renforcée autour de points sensibles de la capitale, le Parlement, le siège du conseil des ministres et le musée archéologique.

« La nation est en danger » a indiqué à l’AFP le Premier ministre égyptien Essam Charaf. « Ces événements nous ont ramenés en arrière […] au lieu d’aller de l’avant pour construire un État moderne sur des bases démocratiques saines. »

Les Coptes, minorité religieuse du pays (6 à 10 %), sont régulièrement discriminés et victimes d’attentats.

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