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« Au nom de toutes les femmes » 25 novembre 2011

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Cet article est dédié à Marie Trintignant.


Violence à l’égard des femmes (définition de l’Assemblée générale des Nations Unies) :


Tout acte portant un préjudice physique, sexuel ou psychologique, dans la sphère privée comme dans la sphère publique.


Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes – 25 novembre 2011


Article 1er de la déclaration de l’ONU du 20 décembre 1993 : La violence faite aux femmes désigne tout acte de violence fondé sur l’appartenance au sexe féminin, causant ou susceptible de causer aux femmes des dommages ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, et comprenant la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée.


C’est en souvenir du 25 novembre 1960, où trois femmes dominicaines, les sœurs Mirabal furent assassinées sur les ordres du chef de l’état dominicain, que, le 19 octobre 1999, lors de la 54ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, les représentants de la République dominicaine et 74 États membres ont présenté un projet de résolution visant à faire du 25 novembre, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et proposé que cette journée soit consacrée à des activités destinées à sensibiliser l’opinion publique sur la question de la violence à l’égard des femmes. La résolution 54/134 a finalement été adoptée le 17 décembre 1999.


La dénonciation croissante des violences conjugales et son impact sur l’évolution générale


Le thème de « l’augmentation de la violence » est omniprésent dans notre société. Entretenu en permanence par les discours politiques et par le traitement médiatique des faits divers, il rencontre aussi le sentiment d’insécurité d’une partie de nos concitoyens. Mais lorsque l’on prouve par les recherches que ce sentiment n’est pas lié fondamentalement au fait d’avoir été victime d’agressions ou de vols, on est immédiatement soupçonné d’angélisme. La croyance en la montée de la violence est si forte que les arguments contradictoires sont à peine entendus et aussitôt oubliés. Ainsi, lorsqu’on fait état de la baisse très importante des homicides au cours des 25 dernières années, d’aucuns s’empressent de répondre que c’est une exception à la règle. De même, lorsque l’on montre que l’augmentation des plaintes pour viols correspond non pas à un changement dans les comportements mais à un changement de statut et une plus forte dénonciation de ces violences principalement intrafamiliales, la chose est entendue mais traitée là encore comme une exception. Et quand on découvre grâce aux enquêtes sur échantillons représentatifs que les victimes elles-mêmes ne déclarent pas plus d’agressions physiques sur les dix dernières années, on constate un étonnement suivi d’un oubli. Non, décidément, de nos jours il faut absolument hurler avec les loups, croire que l’insécurité règne partout et que, bien entendu, « c’était mieux autrefois ». Voici pourtant un nouveau démenti, concernant cette fois-ci les violences conjugales, dont on va voir que la dénonciation croissante constitue un élément très important pour interpréter la hausse générale des atteintes aux personnes dans les statistiques de police.


La violence faite aux femmes est un phénomène mondial


En Turquie, les femmes meurent dans l’indifférence


D’après les statistiques des huit premiers mois de 2011, en Turquie, une femme sur quatre est battue dans ce pays de l’islam modéré ; une femme enceinte sur dix perd son enfant à la suite de violence conjugale, seize femmes sur cent sont violées et chaque jour emmène, en moyenne, son lot de quatre femmes victimes de meurtres.


Journée internationale contre les violences faites aux femmes : redonner le pouvoir aux femmes en Ouganda


La journée internationale contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, est l’occasion de rappeler que ce combat est toujours d’actualité. L’Ouganda illustre cet enjeu mondial de grande ampleur qui affecte directement les femmes mais également leurs familles.


« Le conflit armé qui a ravagé le nord de l’Ouganda pendant deux décennies a fait comme premières victimes les femmes. Des milliers ont subi des violences : enlèvements, viols, esclavage notamment sexuel, mariages et grossesses forcés… Aujourd’hui, nombreuses sont celles qui se retrouvent chefs de famille, à devoir prendre en charge complètement leur foyer. C’est une double peine qui leur est infligée » explique Youcef Hammache, responsable géographique pour Action contre la Faim.


Or, en Ouganda les femmes produisent 80 % des cultures vivrières et représentent 70 % de la main d’œuvre agricole. Pourtant elles ont peu accès à la propriété et à l’éducation, ont des risques de santé plus élevés, une faible protection sociale et souvent une connaissance limitée de leurs droits fondamentaux.


Les inégalités économiques entre hommes et femmes sont également flagrantes à tous les niveaux d’utilisation des ressources familiales. L’inégalité d’accès et de contrôle de ces ressources ne réduit pas seulement l’indépendance économique des femmes mais également leur capacité d’action et de prise de décision, et accroît ainsi leur vulnérabilité à la violence.
Zabou Breitman – Violences Conjugales par filmsdupoisson


L’objectif de la campagne : rappeler que l’homme violent a le visage de Mr Tout Le Monde. En société, c’est le gars à la « bonne tête », bien sous tous rapports, insoupçonnable. Une fois les chaussons aux pieds, il se révèle jaloux, méprisant et tortionnaire. « Il faut le rappeler pour que les victimes soient crues sur parole quand elles osent en parler : on trouve des hommes violents dans tous les milieux !, explique à TF1 News Françoise Brié, vice-présidente de la Fédération. Et que, oui, un homme « « présentant bien » peut frapper son épouse.» L’inverse existe aussi. Impossible d’établir un profil type d’auteur de violences.


20 % de cadres chez les bourreaux


Un point commun toutefois chez ces hommes violents : ils vivent avec leur victime dans 96 % des cas. Solidarité Femmes, qui anime la plate-forme téléphonique Violences conjugales info, donne quelques chiffres sur ces hommes. Plus de la moitié d’entre eux sont âgés de 30 à 49 ans. Plus de 32 % ont passé le demi-siècle. Contrairement aux clichés véhiculés, l’homme violent n’est pas toujours le chômeur aviné issu d’un milieu défavorisé. Il peut habiter dans un pavillon de banlieue, dans un très chic arrondissement ou dans le fin fond de sa campagne…



« Quand « Monsieur tout-le-monde » devient un monstre »…


* TF1news
* humanité.fr

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