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Berlusconi, un retour en chansons…

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[image:1,l]Deux semaines ne se sont pas encore écoulées depuis sa démission, le 12 novembre, qu’il se fait de nouveau remarquer. Silvio Berlusconi est de retour, un retour en chansons.

« Il cavaliere » cède le devant de la scène à « Il paroliere »

L’ancien président du Conseil italien a participé à la production d’un album de chansons d’amour. « Il cavaliere » est devenu « Il paroliere » puisqu’il a écrit, en personne – nous dit-on -, les paroles des onze titres d’un album interprêté par son ami Mariano Apicella. Cet album-événement est en réalité son troisième, son titre : « Il vero amore » (« l’amour vrai »)…

Berlusconi, un vrai séducteur à l’italienne

Ses frasques extra-conjugales, largement documentées depuis tant d’années, ne laissaient plus aucun doute sur sa capacité irrésistible à exercer un certain charme, ou charme certain, sur la gente féminine – de préférence très jeune, blonde et à forte poitrine… Mais, on ignorait le ressort même de ce charme et imaginait, à tort, qu’il puisse être question d’argent ou de pouvoir. Non, Silvio Berlusconi est un charmeur, un romantique. Les soirées « bunga-bunga » ne seraient donc pas que de décadentes parties finies… On les  imagine ponctuées de mots doux et de belles promesses. Tellement XVIIIe siècle !

Une vocation d’artiste pas vraiment contrariée

L’homme aux mille vies – et mille visages – aurait sans doute voulu être un artiste, ailleurs que sur la scène politique ou sur celle des affaires. Son goût pour le music-hall bas de gamme, kitsch et vulgaire, n’est plus à démontrer tant il s’expose quotidiennement sur les chaînes de télévision dont il est – ou a été – propriétaire. Un effort de mémoire, ça ne s’oublie pas… souvenez-vous de La Cinq de la fin des années 80 en France. Si vous avez vraiment oublié, zappez, de nos jours encore, sur Canale Cinque italienne.
Côté paroles et musiques. Le « ragazzo » Berlusconi,  encore brun – sans teinture – et ténébreux, poussait la chansonnette, en vedette américaine,  sur des bateaux de croisière. Mais aussi à Paris, dans la rue, pour se payer ses études à la Sorbonne… C’était dans les années 50-60, sa version à lui de la « dolce vita »…  

À peine parti, déjà de retour : les Italiens sont sceptiques ?

[image:2,s]Si la sortie de cet album fait forcément le « buzz », on ne peut pas dire que les Italiens se soient jetés dessus. Alors que, nombreux, ils étaient descendus fêter son départ, voilà déjà qu’un certain scepticisme semble l’emporter : « Personnellement, je ne l’achèterai pas. Mais c’est une bonne façon pour lui de se recycler. J’apprécie cette originalité », affirme cette Romaine. « On est habitué à cela de la part de Berlusconi. Il a fait tellement de choses. En voici une de plus ». Se l’arracheront-ils pour Noël ? Rien n’est moins sûr mais nul doute que le niveau des ventes sera interprété comme un indicateur de la popularité persistante, ou pas, de l’ancien président du Conseil après sa démission fracassante.

Ce n’est pas le chant du cygne de Berlusconi

[image:3,s]Si, sous la menace des marchés et les pressions de ses partenaires politiques, Berlusconi a dû démissionner, le 12 novembre, il ne considère pas, semble-t-il, sa carrière politique définitivement terminée.
Pour preuve, dans une interview, la première depuis son départ, publiée dimanche 20 novembre par le quotidien Corriere della Sera, il affirme que son successeur Mario Monti s’est engagé en son nom et en celui de l’ensemble des ministres du gouvernement technique, à ne pas être candidat aux prochaines élections, prévues, au plus tard, au printemps 2013 : « Nous lui avons demandé, ainsi qu’à  ses ministres, de s’engager publiquement à ne pas être candidat aux prochaines élections », a expliqué l’ex-président du Conseil.
Silvio Berlusconi observe scrupuleusement les débuts de Mario Monti qu’il s’efforce de ne présenter que comme un technicien, un pur produit de l’eurocratie plutôt qu’un politique susceptible d’adopter la posture de l’Homme providentiel.
S’il ne compte pas forcément personnellement effectuer un troisième comeback pour un quatrième bail à la présidence du Conseil, « Il Cavaliere » compte très certainement, à la première occasion, y installer un de ses alliés, Gianni Letta, son bras droit, ou le « jeune » Angelino Alfano, 41 ans, ancien ministre de la Justice. Pour sa part, il pourrait aussi s’imaginer président de la République, à l’automne 2013, un « bâton de maréchal » pour couronner sa carrière. Et mourir sur scène…

 Mais, pour cela, encore faudra-t-il que les Italiens retrouvent l’envie d’hurler « une autre, une autre… » 

BONUS

Silvio Berlusconi chante Pigalle de Georges Ulmer en français

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