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Comment stopper l’Iran ?

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Toutes les options sont étudiées

Bien qu’il n’y ait pas de preuve irréfutable dans ce rapport, il consolide cette opinion déjà largement partagée en Occident.

Parmi les dirigeants politiques, il y a ceux qui veulent attaquer les installations iraniennes dans lesquelles l’arme nucléaire serait en préparation, et il y a ceux qui s’y opposent.

Le ministre de la Défense israélien, Ehud Barak, déclarait récemment à la BBC qu’« aucune option ne doit être éliminée ». L’opinion publique en Israël est plutôt divisée sur l’idée d’une attaque contre l’Iran. Pourtant, il est désormais quasiment certain qu’Israël serait en train de préparer une attaque aérienne contre les installations iraniennes.

Mais lorsque le président américain Barack Obama dit « nous n’éliminons aucune option », certains suggèrent qu’il ne le pense pas vraiment. La Maison-Blanche et le Pentagone seraient en effet plus réticents à attaquer l’Iran.

Les réticents et les acharnés

Le débat aux États-Unis est aiguisé par la campagne présidentielle. Certains républicains se prononcent en faveur d’une attaque. Conservateurs, néo-conservateurs et activistes du Tea Party adoptent une position tranchée. De leur côté, les démocrates sont moins dogmatiques bien qu’Obama se méfie d’être étiqueté comme « faible » sur le sujet de l’Iran.

La plus forte opposition d’une attaque contre l’Iran se trouve chez les responsables militaires en Israël comme aux États-Unis. Ceux-ci n’hésitent pas à donner leur avis en public et à inonder les médias de leurs arguments.

L’armée appelle à la raison

[image:2,s]Certaines fuites dans la presse laissent même penser que l’armée israélienne et les milieux du renseignement tenteraient de faire échouer les plans d’attaques élaborés par Barack Obama et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Récemment, Meir Dagan, ancien chef du Mossad désormais à la retraite, parlait d’une attaque de l’Iran comme de « l’idée la plus stupide que j’aie jamais entendue ».

Plus nuancé, l’amiral Mike Mullen, ancien président des chefs d’état-major aux États-Unis disait : « Si l’Iran a l’arme nucléaire, ce sera extrêmement déstabilisant, mais si nous les attaquons, ce le sera tout autant. »

Un officier de la planification stratégique de l’état-major interarmées des États-Unis déclarait également que seule une invasion de l’Iran garantirait l’élimination de son programme nucléaire. « Mais le prix de l’invasion serait astronomique, et la réaction nationaliste serait féroce. »

Avec toute cette confusion des opinions, difficile de se faire une idée.

Attaquer le plus grand baril de pétrole du monde

Il est clair que l’armée américaine, et dans une certaine mesure l’armée israélienne, ne sont pas tentées par l’idée d’une nouvelle guerre au Moyen-Orient qui pourrait mal se terminer.

Mais l’argument le plus important est ailleurs. Le résultat d’une telle attaque pourrait être pire que la poursuite des sanctions afin de persuader l’Iran de mettre fin à son programme nucléaire.

L’Iran a suffisamment de moyens non nucléaires de dissuasion pour répondre à une attaque aérienne ou terrestre. Un des plus efficaces serait de fermer le détroit d’Ormuz. Environ 40 % des exportations de pétrole du monde passe par cette voie d’eau qui se trouve à la frontière sud de l’Iran.

Ce serait un peu comme jeter une allumette sur le plus grand baril de pétrole du monde. Dans les circonstances actuelles, le bon sens suggère qu’une attaque sur l’Iran n’est pas pensable. L’option militaire reste sur la table, mais sans être utilisable.

Global Post/Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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